Retour en classe rime souvent avec renouvellement de la garde-robe. Faire une visite aux boutiques d’occasion est une formule gagnante pour le portefeuille et la planète.
Née dans une famille de quatre enfants, la blogueuse Andréanne Tenhave s’est vite habituée à la mode de l’usagé. Une de ses grands-mères s’adonnait à la couture, tandis que l’autre avait un grenier regorgeant de trouvailles hors du temps. C’est durant ses études en commercialisation de la mode que l’intérêt d’Andréanne pour les friperies s’est transformé en passion.
Maintenant sur le marché du travail, elle constate que les principes de la slow fashion ont débordé dans toutes les sphères de sa vie. «Je n’achète quasiment plus de neuf, que ce soit pour les vêtements que je porte ou pour les meubles de mon appartement», déclare-t-elle. Sur sa page Instagram Authentique Andréanne, elle partage ses coups de cœur et ses achats dans les friperies, et parfois même les vêtements qu’elle a sauvés des poubelles, ainsi que ses trucs et ses astuces pour un mode de vie zéro déchet et durable.
Une question de mentalité
L’histoire d’Andréanne demeure toutefois l’exception à la règle. Au-delà du plaisir instantané que procure l’achat d’un vêtement flambant neuf, beaucoup de Québécois et de Québécoises ne se sentent pas à l’aise de porter des morceaux d’occasion.
«Il existe toujours un préjugé par rapport au fait que quelqu’un d’autre l’a porté avant nous», observe Andréanne. Les friperies ont de plus longtemps été associées à un certain statut socio-économique. «Nous croyons à tort que ces boutiques ne s’adressent qu’aux personnes pauvres, alors que c’est faux. Cette barrière mentale est directement liée au statut social», ajoute-t-elle.
Fondatrice de la Semaine de la mode écoresponsable et partenaire du Village des Valeurs, Myriam Laroche entend elle aussi ce type d’arguments. Elle dit, pour sa part, n’éprouver aucun dédain pour les articles achetés en friperie. «On ne veut pas se faire voir, car l’apparence et l’argent mènent le monde», note-t-elle.
L’ancienne consultante en développement durable pour des marques de mode suggère aux personnes plus craintives de commencer par les accessoires : «Un sac à main ou une ceinture n’est pas en contact direct avec la peau, ce qui s’avère souvent la peur initiale.»
L’usagé se veut aussi une invitation à renouer avec sa créativité. Avec quelques notions élémentaires de couture, on peut facilement faire œuvre utile de tissus. Or, le réflexe de travailler le matériau s’est perdu dans l’offre décuplée du neuf durant les dernières décennies. «On est si conditionnés à ce que les magasins nous dictent que notre capacité à être créatif a diminué», remarque Andréanne Tenhave. «C’est une belle façon de sensibiliser les enfants à l’importance du recyclage et de la réutilisation pour qu’ils puissent facilement intégrer ces habitudes à leur style de vie plus tard», conclut Myriam Laroche.
Un autre avantage de la boutique d’occasion réside dans l’allègement du budget qu’exige la rentrée scolaire. En effet, 95 % des vêtements vendus au Village des Valeurs sont offerts à un prix inférieur à 10$ et le prix moyen des articles s’élève à la modique somme de 4,50$.
«On ne veut pas se faire voir dans une friperie, de peur d’avoir l’air pauvre, mais il n’y a aucune honte à s’habiller dans une boutique d’occasion.» -Myriam Laroche, fondatrice de la Semaine de la mode écoresponsable et partenaire du Village des Valeurs
Et pour les enfants?
Fait intéressant sur les vêtements d’occasion pour enfants, ils n’ont souvent pas été portés longtemps, poussée de croissance oblige. C’est pourquoi plusieurs boutiques se retrouvent avec des vêtements dont on n’a même pas enlevé l’étiquette. Parfois, les enfants grandissent trop vite et n’ont même pas le temps de porter les vêtements. Si les sections pour adultes sont surtout composées de pièces rétro, celles pour enfants abondent en styles actuels.
Ceux qui vivent loin des artères commerciales peuvent également magasiner pour toute la famille en ligne sur des plateformes comme Bon Magasinage, Changeroo et Chic & Chouette. Le grand public y vend des morceaux qui ne lui conviennent plus, y compris les parents qui désirent se départir des vêtements trop petits de leurs enfants.
Pour une première visite à la friperie avec les enfants, Myriam Laroche conseille de prévoir une bonne heure et demie pour une chasse aux trésors dans toutes les allées. Elle recommande aussi d’y faire un tour régulièrement, car les boutiques effectuent une rotation fréquente de leur inventaire.
4 articles essentiels à se procurer dans une friperie pour la rentrée scolaire
- Sac d’école
- Étui à crayons
- Thermos pour la boîte à lunch
- Vêtements de sport