Un régime végan serait le moins nocif pour l’environnement, mais des régimes plus flexibles pourraient présenter des bénéfices environnementaux comparables, selon une étude qui évalue l’impact de neuf types de régimes alimentaires dans 140 pays.
Dans la foulée d’un rapport des experts climat de l’ONU qui soulignait en août la nécessité de changer nos habitudes alimentaires pour lutter contre le réchauffement climatique, des chercheurs de la Johns Hopkins University ont modélisé les impacts de ces neuf régimes (de végan – sans aucune protéine animale – à un jour par semaine sans viande) sur 140 pays pour lesquels la FAO dispose de données fiables concernant le bilan alimentaire sur la période 2011/13.
Selon leur étude, publiée mardi dans la revue Global Environmental Change, «un mouvement vers des régimes tournés vers les végétaux est essentiel pour atteindre les objectifs» en matière de réchauffement climatique.
En effet, si les 140 pays étudiés adoptaient au contraire un régime alimentaire comparable à ceux des pays développés de l’OCDE, augmentant donc sensiblement leur consommation de viande et produits laitiers, l’empreinte carbone par tête augmenterait de 135% et l’empreinte hydrique de 47%.
Par contre, l’adoption d’un régime végan réduit de 70% l’empreinte carbone moyenne par habitant et serait le moins émetteur de gaz à effet de serre dans 97% des pays étudiés.
Mais les régimes alimentaires incorporant la consommation d’animaux du bas de la chaîne alimentaire (petits poissons comme sardines ou harengs, mollusques ou insectes) présentent une plus grande flexibilité et des apports en protéines pouvant être nécessaires à certaines populations, notamment dans les pays connaissant des problèmes de malnutrition, avec des bénéfices environnementaux comparables.
Suivent dans l’ordre le régime deux-tiers végan (un repas sur trois), puis végétarien (avec oeufs et produits laitiers), pescetarien (poisson comme seule protéine animale), sans viande rouge, sans produits laitiers, faible en viande rouge et avec un jour sans viande par semaine.
Sur les neuf régimes étudiés, les sept premiers feraient diminuer l’empreinte carbone et hydrique mondiale si les 140 pays les adoptaient, mais les deux derniers les feraient augmenter.
L’étude avertit que les objectifs de nutrition auront un impact global, puisque 49% des pays étudiés n’atteignent pas le niveau recommandé d’apports en protéines, 36% en calories. La mise à niveau peut réduire, et parfois annuler les gains environnementaux d’une modification des régimes alimentaires.
Elle recommande donc une approche pays par pays, les pays développés aux régimes alimentaires riches devant plus modifier leurs habitudes et les autres adapter leur développement.
Concernant les apports alimentaires, c’est sans surprise la viande issue de ruminants qui a la plus forte empreinte carbone: en moyenne et par portion 316 fois plus que les légumineuses, 125 fois plus que les noix et graines et même 40 fois plus que le soja.