C’est curieux comme un trait de caractère peut être vu comme une force ou une faiblesse, selon les circonstances.
Supposons que vous ayez besoin d’un pontage coronarien et que vous ayez le choix entre deux chirurgiens. Le premier est un perfectionniste extrêmement méticuleux. Il travaille de façon obsessionnelle sa technique chirurgicale sur des peaux de poulet. Il veut que tous les points de suture soient à égale distance des bords de l’incision. Il s’exerce aussi à faire des sutures assez serrées pour empêcher les saignements, mais assez lâches pour ne pas déchirer la peau.
Le deuxième chirurgien considère qu’il a eu suffisamment d’entraînement à la faculté de médecine. Lorsqu’il opère un patient, il termine en disant : «Ça fera l’affaire!»
Commençons donc par la question facile : par lequel des deux médecins voudriez-vous vous faire opérer? Par le Dr Peaux de poulet, n’importe quand! Et avec lequel préféreriez-vous vivre? J’ai posé ces deux questions à un tas de gens, dans l’ordre, et ils sont tous passés du Dr Peaux de poulet au Dr Ça fera l’affaire.
Une des principales dimensions de la personnalité est le caractère consciencieux. Nous l’avons tous à différents degrés : à un bout du spectre, il y a les gens comme le Dr Peaux de poulet, d’une minutie extrême. Pour eux, il semble y avoir une bonne et une mauvaise façon de faire les choses. Tout est dans les détails. À l’autre bout du spectre, il y a ceux qui ont tendance à laisser aller les choses et sont plus spontanés. Selon eux, les règles ne sont que des guides, et rien n’est absolument parfait.
Comme tous les traits de personnalité, être consciencieux n’est ni bon ni mauvais en soi. Cela peut être une force dans certaines situations et une faiblesse dans d’autres. Le Dr Peaux de poulet est peut-être respecté, il a peut-être une vie professionnelle couronnée de succès, mais il est fort possible que sa vie personnelle soit un désastre. Le Dr Ça fera l’affaire a sans doute beaucoup d’amis grâce à son attitude insouciante, mais son permis d’exercer est peut-être en péril, sans parler de la vie de ses patients!
Bonne nouvelle : nous ne sommes pas esclaves de notre personnalité. Au lieu de voir nos traits de caractère comme bons ou mauvais, nous pouvons simplement les considérer pour ce qu’ils sont. Ainsi, nous pourrons faire des choix professionnels et personnels qui conviennent mieux à la personne que nous sommes, plutôt que d’essayer d’être quelqu’un que nous ne sommes pas.