Les messages envoyés et les messages reçus sont censés être les mêmes, et pourtant il y a souvent un univers entre les deux.
Un des meilleurs exemples de cela, c’est la taquinerie. Le message émis par la personne qui taquine est rarement le même que celui que reçoit la personne taquinée.
Le taquin
Combien d’entre nous taquinent les autres? Songez à la dernière personne que vous avez taquinée et à la façon dont vous l’avez fait. Quelle était votre intention? Comme la plupart d’entre nous, vous taquinez habituellement les personnes que vous aimez bien. On pratique la taquinerie pour se rapprocher des gens.
Le taquiné
À quelle fréquence vous faites-vous taquiner? Parfois, vous le prenez bien, mais combien de fois cela vous a-t-il mis mal à l’aise? Combien de fois vous êtes-vous senti critiqué ou inadéquat?
Je parie que, très souvent, le message reçu ne correspond pas à l’intention du message envoyé.
Il y a une limite à ne pas dépasser dans la taquinerie. D’un côté, il y a l’expression de l’affection : la taquinerie faite de bon cœur à quelqu’un que nous aimons bien pour briser la glace, pour souligner une bizarrerie ou même pour critiquer quelque chose qui nous dérange un peu. Les taquineries faites avec une de ces intentions ne nuiront pas aux sentiments que nous porte cette personne. Autrement dit, en deçà de cette limite, l’intention n’est pas de faire du mal.
Mais quand on va plus loin, le message peut blesser, donner à la personne taquinée l’impression qu’on se moque d’elle, qu’on lui dit qu’elle n’est pas normale et pas très aimée.
En fait, les points de vue du taquin et du taquiné se situent souvent de part et d’autre de cette limite subjective. Les taquins ont tendance à considérer la plupart des commentaires comme inoffensifs, alors que les taquinés ont tendance à y voir de mauvaises intentions. Je pense que tout le monde aurait intérêt à se rapprocher un peu plus de l’autre côté de la limite…
Le fait de nous mettre à la place de quelqu’un d’autre nous aide à mieux voir la réalité. Les taquineries sont rarement reçues comme aussi inoffensives que l’imaginait l’émetteur. En même temps, elles sont rarement exprimées avec une aussi mauvaise intention que celle que nous leur prêtons.