Les marges de crédit hypothécaires (MCH) sont de plus en plus prisées par les propriétaires. Pourtant, plusieurs spécialistes sont d’avis que ce produit comporte des risques. Métro a concocté un petit guide pour les néophytes en la matière.
Qu’est-ce qu’une MCH au juste?
La MCH est un hybride entre une hypothèque conventionnelle et une marge de crédit. Il s’agit d’une marge de crédit garantie par une résidence. Sa limite peut s’élever jusqu’à 80 % de la valeur marchande de la propriété. «C’est le principe des vases communicants, explique Danielle Coutlée, directrice, stratégie de ventes et soutien, RBC Banque Royale. Plus le client rembourse de capital sur sa maison, plus le montant disponible dans sa MCH augmente.»
Les avantages
Les MCH donnent accès à l’équité qui «dort» lorsqu’on possède une résidence, sans qu’on ait à la vendre. Les propriétaires peuvent donc emprunter des sommes beaucoup plus importantes qu’au moyen d’une simple marge de crédit. «Cet argent peut servir de levier pour acquérir une autre propriété ou pour effectuer des rénovations qui donneront plus de valeur à la maison», illustre Danielle Coutlée.
Par ailleurs, les taux d’intérêt des MCH sont les mêmes que ceux des hypothèques conventionnelles à taux variable. Or, comme l’indique Jean-François Vinet, analyste des services financiers pour Option consommateur, ces taux sont présentement beaucoup plus bas que ceux des marges ou des cartes de crédit. «Les MCH peuvent donc être un outil intéressant pour consolider des dettes», affirme-t-il. Pas pour tous
Les inconvénients
Le principal piège des MCH est le surendettement. «Certaines personnes utilisent leur maison comme un guichet automatique afin de financer un style de vie qui dépasse largement leurs moyens», déplore Jean-François Vinet. Utiliser l’équité de sa propriété pour se payer des voyages ou une voiture équivaut à retarder le remboursement complet de l’hypothèque pour des biens qui ne prendront aucune valeur au fil du temps, prévient-il.
«Ça demande une excellente gestion budgétaire», reconnaît Léon Lemoine, planificateur financier chez Lafond et associés. Les détenteurs d’une MCH doivent aussi être tolérants au risque, puisque les taux variables peuvent changer rapidement…. pour le meilleur ou pour le pire. «Ce n’est donc pas un produit qui convient à tous», résume M. Lemoine.