À table

Culturisme: discipline et corps de fer

Le 5 avril, Annie Jutras souhaite obtenir sa carte professionnelle lors du IDFA Montréal Classic.

Annie Jutras, étudiante en sexologie et entraîneuse certifiée, nous ouvre les portes de l’univers du culturisme, ce monde parallèle tout en muscles.

Pourquoi avez-vous commencé la compétition de culturisme?
Je m’entraîne depuis maintenant 16 ans. L’intérêt pour le fitness s’est manifesté graduellement: il découle de mon désir de me dépasser, de sortir de ma zone de confort. Quand je suis en préparation, soit de six à huit semaines avant la compétition, je me consacre à 100% à mon objectif. Mon mode de vie devient plus restreint; c’est un accomplissement en soi.

Le faites-vous pour vous ou pour les autres?
Pour durer autant d’années dans cette industrie, il est primordial que la motivation soit intrinsèque. C’est une profonde conviction. Sinon, personne n’y arriverait. On se dédie corps et âme pour ce sport. Pour grandir, rester sain d’esprit, il faut définitivement le faire pour soi.

Avez-vous l’impression d’être plus forte mentalement en étant plus forte physiquement?
Quelle bonne question! [Pause] Je ne peux pas nier que ma confiance en moi a augmenté depuis que je fais du fitness. Et que dire du dépassement de soi! Plus je grandis à travers cette discipline, plus je m’accomplis. J’ai aussi développé une rigueur irréprochable, qui se reflète dans toutes les sphères de ma vie, du boulot aux études.

Parlons du regard des autres…
Loin de moi l’idée d’avoir l’air prétentieuse! Habituellement, on me félicite, on me pose des questions. Mon corps attire les regards: cette industrie fascine les gens, peu importe leur sexe ou leur âge. Et ça me fait plaisir d’en discuter, c’est absolument fabuleux de pouvoir promouvoir cette discipline, de déconstruire les mythes associés à cette pratique. Évidemment, l’humain étant ce qu’il est, j’ai aussi droit à des commentaires moins élogieux. Des hommes, surtout, peuvent m’apostropher et me confier que mon corps ne reflète pas leur idéal de la féminité. Mais je refuse de m’arrêter à ce type de remarques, je garde le cap!

«L’entraînement pour la compétition, c’est moi qui me bats contre… moi-même. Pendant ces séances, je suis appelée à visiter des coins non fréquentés de mon être.» –Annie Jutras, concurrente au IDFA Montréal Classic

Discutons de vos habitudes alimentaires.
Je mange six fois par jour. Avant chaque repas, je bois 500 ml d’eau additionnée de BCAA (acide aminé) de Pro Circuit, mon meilleur allié! Il assure la récupération, la croissance et la préservation de ma masse musculaire. Je mise avant tout sur la simplicité et la fraîcheur des aliments, puis je délaisse les aliments transformés. On est loin du fameux «poulet, brocoli et riz». La gastronomie de l’entraînement s’est beaucoup développée. Pas besoin d’avoir une assiette plate pour obtenir des résultats. On cultive notre propre excellence jour après jour, une bouchée à la fois. Et comme on le dit dans le milieu, les abdos se développent… dans la cuisine!

Et pour l’entraînement?
À une quinzaine de jours de la compétition, je consacre trois heures, cinq fois par semaine, aux exercices et à la pratique des poses. Je ne fais pas de cardio, c’est contre la philosophie de l’hypertrophie. En ce moment, je travaille avec des poids très lourds à une cadence élevée pour favoriser la découpe. Les deux autres journées sont dédiées au repos. Mon corps doit récupérer. Je m’offre de longues nuits de sommeil et je m’accorde des siestes pendant la journée. Ça ressemble drôlement à la vie d’un bébé: manger, dormir et s’amuser (s’entraîner)!

Comme se déroule la journée de la compétition?
Ma prochaine compétition, l’IDFA Montréal Classic, aura lieu le 4 avril, de 17h à 21h. On arrive à midi. C’est le moment fatidique où on voit enfin mes concurrentes. J’écoute les consignes des promoteurs du spectacle, révise mes poses, vérifie mon bikini, revois l’horaire. Ensuite, les Cherry Dolls perfectionnent mon bronzage, me maquillent et me coiffent. Vers 15h, tous les entraîneurs et les participantes se regroupent dans une pièce. Je pratique alors la visualisation, pompe mes muscles à l’aide de petits poids. Finalement, avant de monter sur scène, mon entraîneur, Philippe Plante, me gonfle à bloc: «Sois fière! On a fait tout ce qu’il fallait, on a tout donné! The show must go on! Maitenant, amuse-toi!» Je monte sur la scène, effectue les poses obligatoires et la chorégraphie pendant que mes remerciements sont lus.

Et après le spectacle?
Que je gagne ou pas, je n’ai qu’une envie: fêter et manger avec mon entourage. Je rêve déjà à mes huîtres gratinées et à mes sushis!

Un petit mot pour la fin?
Si quelqu’un souhaite se lancer dans cette merveilleuse aventure, je l’encourage fortement à faire équipe avec un professionnel, comme un entraîneur certifié. Les résultats apparaissent plus rapidement, mais aussi, on acquiert davantage d’information. Et un spécialiste, ça se magasine! Est-ce que sa philosophie nous plaît? Est-ce que sa démarche nous ressemble? C’est un investissement, mais c’est indispensable si on est sérieux dans notre démarche.

Exemple de menu pré-compétition

Café en matinée et avant l’entraînement
Thé vert Pro Circuit au courant de la journée
Protéine Whey à absorption rapide après l’entraînement

Déjeuner
1 crêpe au sarrasin (½ tasse de farine de sarrasin et de l’eau)
2 c. à soupe de mélasse verte
1 pincée de cacao en pouce
1 pincée de graines de lin brun
½ tasse de bleuets

Dîner
1 t de légumineuses
2 c. à thé d’huile d’olive
1 t de légumes au choix
Vinaigre balsamique
Épices au choix

Souper
Poulet de la grosseur du poing
Salade et légumes verts vapeur à volonté
2 c. à thé d’huile d’olive

Collation en soirée
Galette de riz soufflé nature
1 c. à soupe de beurre d’arachide naturel

Breuvage en soirée
1 t de lait d’amande non sucré
1 pincée de cacao en poudre

IDFA Montreal Classic

L’International Drug Free Athletics existe depuis 2005. Cette association promeut le culturisme naturel (sans consommation de quelconques drogues) et l’esprit de camaraderie entre athlètes et organisations sportives. L’IDFA a implanté un rigoureux système de dépistage pour assurer une saine et juste compétition.


Lors de sa dernière compétition, le 25 octobre 2014, Annie Jutras a obtenu la première place dans la catégorie fitness model au Ottawa-Gatineau Classic de l’IDFA./Collaboration spéciale

Articles récents du même sujet

Exit mobile version