S’il y a une activité qui se trouve depuis longtemps sur ma liste de choses à faire avant de mourir, c’est bien d’assister à une Exposition universelle au moins une fois dans ma vie.
Pourquoi? Tout simplement parce que depuis que je suis haut comme trois pommes, j’entends constamment parler de la fameuse Expo 67 de Montréal. Mes parents, mes grands-parents et les baby-boomers de mon entourage m’ont tous, un jour ou l’autre, raconté une anecdote élogieuse sur cette grand-messe mondiale. Certains ont même conservé en souvenir le petit passeport qu’ils avaient fait étamper en déambulant d’un pavillon à l’autre sur l’île Sainte-Hélène.
Sur les bancs universitaires, à McGill, les legs de l’Expo ont marqué mes cours d’histoire de l’architecture moderne, qui m’auront notamment permis d’aller visiter le sublime complexe Habitat 67, signé par Moshe Safdie. Sur Twitter, il ne se passe pas six mois sans que je croise une photo ou une vidéo d’archives liée à cet événement.
Bref, cette nostalgie à l’égard de l’Expo 67 m’a toujours fasciné, et j’ai envie de vivre à mon tour une telle expérience. C’est pourquoi j’ai commencé mes démarches il y a près de six mois pour prendre part à l’édition 2015 de ce rendez-vous mondial, à Milan. Ce qui m’intéresse avant tout : la conception de ce gigantesque espace touristique. Quel impact aura-t-il sur le tissu urbain milanais? Comment les architectes du monde entier ont-ils réfléchi l’architecture de leur pavillon national? Quel avenir réservera-t-on au site [et aux pavillons] une fois l’Expo terminée?
Tant de questions sans réponses précises pour le moment. À moins de 48 heures de l’ouverture, aucun journaliste n’a pu mettre les pieds sur le site. Les retards de construction se font sentir plus que jamais parce que l’Italie… eh bien… ça reste l’Italie, avec tous ces vieux clichés: des chicanes politiques interminables pour gérer le site, des appels d’offres truqués, des arrestations pour collusion sur le chantier et des compressions de 300 M€ dues aux difficultés économiques du pays.
Résultat: plusieurs pavillons n’ouvriront pas leurs portes à temps pour l’inauguration, dont le principal, celui de l’Italie! D’autres resteront en chantier encore plusieurs semaines, selon les rumeurs qui circulent (les relations de presse ne veulent pas confirmer l’information), ce qui empêchera des centaines de milliers de visiteurs de profiter pleinement de l’Expo.
J’en suis.
Autre petite déception: le Canada n’est pas de la fête, alors que notre pays avait pris l’habitude de participer aux Expositions universelles ces dernières décennies. Le gouvernement conservateur a décidé de passer son tour, jugeant difficile de rentabiliser de tels investissements (60M$ à Shanghai en 2010). Dommage.
Cela dit, le Canada est peut-être absent sur le plan politique, mais il ne l’est pas sur le plan créatif grâce à deux de nos fleurons. Le Cirque du Soleil présentera un spectacle conçu sur mesure, AllaVita! alors que Moment Factory illuminera le pavillon de la Tunisie. De petites fiertés pour le Montréalais en moi.
Notre chroniqueur nous reviendra la semaine prochaine avec d’autres réflexions sur l’Expo universelle de Milan.
*Ce voyage de presse est financé en partie par LOJIQ.