Le marché immobilier refroidira à Montréal en 2023, ce qui mettra fin à la surchauffe et à la surenchère observée pendant la pandémie, préviennent des courtiers immobiliers.
Le nombre des ventes résidentielles totales dans la région métropolitaine baissera de 5% en 2023, estime l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), dans un rapport publié aujourd’hui.
D’autre part, les prix médians de vente des résidences unifamiliales et en copropriété diminueront respectivement de 12% et de 5%, prévoit l’Association.
La firme de courtage Royal LePage prédit également une baisse du marché, quoique plus modérée. «Dans la région du Grand Montréal, le prix de l’agrégat des propriétés au quatrième trimestre de 2023 devrait diminuer de 2,0% comparativement au quatrième trimestre de 2022, pour atteindre 532 238 $», affirme-t-elle dans un rapport publié hier.
La hausse des coûts d’emprunts, du coût de la vie et, plus récemment, des taxes municipales, combinée à une demande moins robuste, devrait continuer de mettre de la pression à la baisse sur les prix en 2023 dans la région du Grand Montréal.
Dominic St-Pierre, directeur général de Royal LePage pour la région du Québec
«Si le marché de Montréal est exposé à certains vents contraires, que ce soit au plan législatif, réglementaire, ou fiscal à court terme, celui-ci bénéficie de réelles opportunités de se redresser dès 2024», souligne pour sa part le directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ, Charles Brant. L’immigration et le statut de capitale économique de la ville permettraient ainsi une relance rapide.
La tendance à la baisse du marché montréalais s’observera à l’échelle du Québec en 2023, prévoit l’APCIQ. Les ventes résidentielles totales diminueraient de 9%, et le prix de vente des résidences unifamiliales chuterait de 5%.
Une année record en 2022
L’année 2022 a été marquée par un prix médian record pour toutes les catégories de propriétés à travers le Québec, conclut l’APCIQ. La catégorie unifamiliale, cheffe de file, a connu une hausse de 13% de son prix de vente par rapport à 2021.
«Les ventes ont toutefois enregistré une baisse de 20%, soit un recul historique après avoir atteint des niveaux d’activité exceptionnels durant l’essentiel de la période pandémique», mentionne-t-on dans le rapport, notamment en raison de la «hausse brutale» des taux d’intérêt.