Quels sont les enjeux prioritaires dans La Pointe-de-l’Île en vue des élections du 20 septembre? Quelques organisations se prêtent au jeu et partagent certaines de leurs demandes aux candidats fédéraux.
Si un enjeu fait l’unanimité, c’est bien le besoin de financer le transport collectif afin de mieux desservir l’Est.
«Les points centraux sont éloignés et ça coupe des opportunités, pour les jeunes particulièrement. Il faut rendre ça plus accessible au niveau logistique, mais aussi financier pour les étudiants », soutient le fondateur de l’organisme Les ballons intensifs, Ernest Edmond.
Dans sa liste de priorités électorales pour l’Est montréalais, la Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM) demande des engagements soutenant la réalisation de projets de transport. Elle identifie notamment la modernisation de la rue Notre-Dame Est, le prolongement de la ligne bleue et la mise en chantier du REM de l’Est.
Un engagement à investir un minimum de 24,5% des coûts de construction du REM de l’Est est également réclamé.
Du côté du Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E), qui s’oppose notamment au tracé aérien du REM, seule une aide financière conditionnelle à l’acceptabilité sociale du projet doit être octroyée par le gouvernement fédéral.
«Le projet tel qu’il est actuellement ne répond pas à ces critères-là. On souhaiterait que les partis fédéraux se mouillent», soutient le président du collectif, Raymond Moquin.
Logement abordable
Les besoins en matière de logements abordables préoccupent particulièrement Jean-Philippe Labre, responsable des communications à la CDC de la Pointe — région Est de Montréal.
La CDC souhaiterait ainsi que le gouvernement fédéral investisse dans la création de logements abordables dans des «milieux de vie complets», soit à proximité d’écoles, d’épiceries, de mode de transport collectif et des services de santé.
La présidente de la Table de concertation des aînés de Pointe-aux-Trembles/Montréal-Est, Louise Croussett, réclame plus particulièrement des investissements pour le logement social adapté aux aînés. Cela leur permettrait d’allouer 30% de leur revenu au logement, «et non pas les 60, ou 70%» que plusieurs paient présentement.
Économie verte
Le CEM-E demande aux partis fédéraux de se prononcer sur les mesures qu’ils comptent prendre pour orienter le développement économique de l’Est montréalais vers des secteurs moins polluants.
Le regroupement interpelle d’ailleurs le gouvernement fédéral à intervenir pour «freiner par tous les moyens» l’implantation du projet de Ray-Mont Logistiques sur le site Assomption-Sud. Les impacts du projet sur le camionnage et le transport ferroviaire risquent à leur avis de causer «des nuisances considérables» pour les résidents riverains ainsi que pour une grande partie de la population de l’Est.
«Tout développement qui vise à intensifier le camionnage, l’industrie lourde, l’industrie pétrolière, les activités polluantes… On pense que l’est de Montréal a assez subi. Il faut aller dans d’autres types de développement», soutient Raymond Moquin.
La Chambre de commerce demande pour sa part du soutien aux initiatives visant la création de zones d’innovation dans l’est de Montréal « dans une perspective de transition économique, écologique et sociale».
Décontamination des sols et îlots de chaleur
Des investissements pour la décontamination des sols sont réclamés par la CCEM et la CDC de la Pointe. Cette dernière réclame l’engagement d’octroyer une enveloppe de 200 M$ à cet effet.
M. Labre souligne que des projets de logements et des initiatives d’agriculture urbaine sont freinés en raison des sols contaminés.
«Localement, il faudrait aussi poursuivre les travaux d’aménagements des bandes riveraines, éliminer les îlots de chaleur, et faciliter le développement du transport collectif», ajoute-t-il.
En vrac
Une bonification des pensions pour aînés, une augmentation des transferts en santé au Québec, des mesures pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, l’amélioration des infrastructures communautaires et sportives, des investissements en alphabétisation, de meilleurs programmes d’intégration pour les immigrants, des forums régionaux sur des enjeux jeunesse permettant aux jeunes de discuter avec les paliers provinciaux et fédéraux font également partie des demandes.