Éprouvés par la pandémie, les propriétaires du Café FOMO mettent la clé sous la porte après deux ans d’existence dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles. Une fermeture un peu amère pour les propriétaires, qui déplorent le manque d’aide gouvernementale durant la crise.
«C’est désolant. C’est un rêve qu’on avait depuis longtemps, c’était toutes nos économies, notre investissement de temps, d’argent. Depuis la COVID, j’ai tout perdu», laisse tomber Maya Bernatchez, copropriétaire du café, dans un entretien téléphonique.
Lancé en novembre 2019, le café FOMO jouait avec le concept de l’éphémère avec des menus, événements et ateliers qui changeaient au gré des jours. Ce café ludique est aussi devenu un point de repère pour des adeptes de jeux de société, des artistes ou des tricoteurs, explique Mme Bernatchez.
Or, seulement quelques mois après son ouverture, la COVID a frappé. S’en sont suivies des fermetures et réouvertures successives; une période de maladie pour son conjoint et associé, Yannick Gagné; la demande du passeport vaccinal; et le nombre de clients réduit dans l’établissement. Et ce, sans compter la hausse du prix des aliments.
Conséquemment, la clientèle n’a plus autant suivi au fil du temps, croit Mme Bernatchez. «Ce n’est pas long, changer une habitude.»
Si elle trouve cette fermeture un peu amère, c’est surtout car elle soutient n’avoir eu aucun appui de la part du gouvernement, notamment car plusieurs programmes d’aide ne s’appliquaient pas aux jeunes pousses. «Je ne suis pas super heureuse de la gestion gouvernementale. On n’a rien eu.»
Le café ouvrira donc une dernière fin de semaine, jusqu’au 12 décembre. Pour la suite des choses, les deux entrepreneurs pensent à se reconstruire, et se «remettre tranquillement pour penser à [leur] famille en premier».
Le Vieux-Pointe-aux-Trembles perd un autre commerce
La nouvelle attriste également Joanne Paiement, présidente de l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles (ACPVPAT). «Ça me touche en tant qu’entrepreneure. Quand tu décides de lâcher une entreprise, c’est parce que tu as tout essayé.»
Déplorant le fait qu’un nouveau local vide apparaisse sur Notre-Dame, Mme Paiement souhaite toutefois encourager les gens à adopter une approche positive et inclusive envers le secteur, malgré les défis. «On a hâte de faire fleurir le Vieux-Pointe-aux-Trembles», et «on veut être impliqué» dans le processus de la revitalisation du secteur, indique-t-elle.
«Cette annonce m’attriste, j’étais moi-même une cliente du FOMO», soutient pour sa part la mairesse d’arrondissement, Caroline Bourgeois, dans une déclaration écrite. Elle ajoute admirer les entrepreneurs «qui acceptent de prendre des risques» et souligne l’importance de «soutenir nos commerçants».
Elle poursuit en assurant que l’arrondissement continuera «à soutenir le milieu des affaires» de façon administrative et financière. «Le travail se poursuivra cette année pour mettre en place des initiatives et des activités pour promouvoir l’achat local», indique la mairesse.