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Inflation: des clients peinent à payer leurs médicaments

Inflation: des clients peinent à payer leurs médicaments

Une pharmacienne.

Alors que le coût de la vie est en hausse, des pharmaciens de l’est de Montréal s’inquiètent de voir de plus en plus de clients à faible revenu peiner à payer leurs médicaments. Certaines solutions existent cependant pour leur donner un coup de pouce. 

Depuis janvier, le nombre de clients peinant à acheter des médicaments au Familiprix de Montréal-Est est en hausse, soutient le propriétaire Aleck Brodeur. La situation existait auparavant, mais aurait selon lui augmenté en raison de l’inflation.

«J’ai beaucoup de patients sur la pension de vieillesse ou l’aide sociale, et ils doivent faire un choix. La question c’est: est-ce qu’ils mangent, ou est-ce qu’ils prennent un médicament?»

Même certains patients ayant des prescriptions presque entièrement couvertes ne pourraient plus se permettre de payer les quelques dollars requis pour avoir leurs médicaments alors que leur bourse rétrécit, indique le pharmacien. Cette situation peut selon lui avoir des conséquences importantes sur la santé des clients.

«J’ai une patiente qui a fait des caillots sanguins parce qu’elle n’avait pas d’argent pour ses médicaments. Je pense que ça coûtait une quinzaine de dollars.»

Thina Nguyen, pharmacienne propriétaire de deux Familiprix dans l’est de Montréal, constate aussi les impacts négatifs de la hausse du coût de la vie chez ses clients.

«J’ai des patients qui me demandent de faire crédit. Mais ils avaient déjà une dette, et ça s’accumule encore. Avant la pandémie, ils arrivaient à payer leur part», se désole-t-elle.

Programme d’aide d’urgence pour contrer l’inflation

L’organisme Jeunesse au Soleil s’inquiète également des impacts de l’inflation sur les personnes à faible revenu. Seulement depuis le début de l’année, plus de 10 000 personnes auraient bénéficié de l’aide de l’organisme à travers ses divers programmes d’aide, notamment alimentaire et d’aide au chauffage.

«Les produits alimentaires, les logements à Montréal sont rendus très chers. On voit toutes sortes de clients qui n’ont pas d’espace budgétaire. Quand un pépin arrive, ils ne sont pas capables d’acheter leurs médicaments», soutient Éric Kingsley, directeur des services d’urgence de Jeunesse au Soleil.

Depuis les années 1990, l’organisme offre d’ailleurs un programme d’aide destiné à certaines personnes à faible revenu couvertes par le régime public d’assurance-médicaments du Québec pour payer leurs médicaments. Une personne peut recevoir cette aide d’urgence une fois par année.

«Si c’est une situation qui persiste dans les mois à venir, on a aussi une banque alimentaire. Ils économisent de l’argent là-dessus, ce qui fait qu’ils peuvent ensuite payer leurs médicaments», explique M. Kingsley.

Aleck Brodeur ajoute que les clients dans le besoin ne doivent pas avoir honte de leur situation et d’en parler à leur médecin ou leur pharmacien, ceux-ci pouvant les aider à trouver des solutions.

«On peut voir des stratégies pour diminuer les coûts. On peut substituer des médicaments par d’autres, donner des opinions aux médecins pour changer des médicaments qui sont plus onéreux pour des moins chers, par exemple.»

Inflation

L’inflation au Canada atteignait 5,7% en février 2022. Il s’agit de la plus forte hausse depuis août 1991, selon les données de Statistique Canada.

Toujours selon Statistique Canada, le prix de l’essence a bondi de 32,3% en un an, l’épicerie a augmenté de 7,4 % et les loyers, de 4,2%.

Les personnes en difficulté financière peuvent contacter Jeunesse au Soleil au 514 842-6822 ou à services@jeunesseausoleil.com.

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