Qualifiées d’«emblématiques» par la mairesse Maja Vodanovic, les berges de Lachine sont en danger. Douze ans seulement après leur aménagement, celles de la promenade Père-Marquette sont entre autres à refaire. Un défi de taille pour l’arrondissement.
Dans une publication sur un groupe Facebook, plusieurs citoyens de Lachine expriment leurs inquiétudes par rapport à la piste pédestre du Père-Marquette. Celle-ci longe le bord de l’eau, qui s’érode, ce qui entraîne des affaissements à certains endroits.
«C’est vraiment un beau coin de Montréal, ça serait dommage que ça soit laissé de côté et que ça finisse par s’abîmer», confie Frédéric Izquierdo, citoyen de Lachine depuis trois ans.
Il ne s’y sent tout de même pas en danger, y promenant régulièrement son chien. Il éprouve cependant plus d’appréhension pour le parc René-Lévesque. De fait, certains endroits de ce parcs sont clôturés pour des raisons de sécurité.
Les urgences, d’abord
Le parc René-Lévesque est prioritaire aux yeux de l’arrondissement puisque c’est là où il y a «le plus grand danger et la plus grande érosion». Des inondations en 2017 et 2019 ont endommagé l’ensemble des berges, particulièrement à cet endroit-là.
«On perd des arbres, le sol s’écroule», déplore la mairesse Maja Vodanovic.
Elle ajoute que les berges de la promenade du Père-Marquette nécessitent des travaux, mais qu’il y a «des urgences à faire avant».
Le changement climatique, plus rapide que la bureaucratie
L’année dernière, le gouvernement fédéral annonçait que 85 M$ seraient accordés à la protection des berges montréalaises. Une partie de ce cachet est destinée au parc René-Lévesque, puisque celui-ci est géré par la ville-centre.
Restaurer des berges coûte cher. Dans l’ouest de Lachine, restaurer 500 mètres de berges devait coûter 2 M$ à l’arrondissement. Ce prix étant trop élevé, le projet est reparti en appel d’offre. De plus, l’obtention du permis pour effectuer ces travaux a pris plus d’un an.
Et ces berges avaient déjà été refaites il y a une dizaine d’années.
Pour effectuer des travaux sur une plus grosse portion de territoire, la demande de permis – à la fois aux gouvernements fédéral et provincial – sera encore plus longue.
S’adapter à la nouvelle réalité environnementale
La majorité des berges de Lachine sont artificielles. Elles ont été faites avec du remblai, soit de la terre «ajoutée». Avec la montée du niveau de l’eau, cette matière s’enlève, et simplement la remplacer ne constitue pas une solution durable. Mme Vodanovic en est consciente. «On essaie de le faire d’une nouvelle manière plus solide, mais on est en train de développer cette technologie-là, parce qu’on ne les a pas, ces connaissances-là. C’est nouveau, ce phénomène d’érosion et de changement climatique.»