Jusqu’au 3 juillet, l’exposition MONTRÉAL ♥ HIP-HOP explore les origines du hip-hop montréalais grâce à la collection d’objets et d’archives fournie par quatre historiens et passionnés du collectif Old Kids on the Block.
La scène hip-hop montréalaise s’inspire des productions américaines des années 1980, comme Flashdance (1983) ou Beat Street (1984), en matière de musique et de films.
L’ancien breaker montréalais Cholo, membre du collectif, se souvient qu’il rapportait de la musique et des styles vestimentaires de ses voyages à New York, lorsqu’il allait rendre visite à sa famille.
Alors que l’émission Club 980 de la station de radio CKGM est la seule à diffuser du rap et des musiques urbaines à Montréal au début des années 1980, le mouvement est mis de l’avant lors de la sortie de l’album The Score des Fugees en 1996.
Événements et pionniers montréalais
Le breakdance est ce que les gens peuvent voir et répéter, d’après Cholo. Dans les années 1980, ses bases s’établissent peu à peu dans la métropole.
Parfois, c’est l’art qui vient te chercher. Un coup de cœur, qui rentre dans ta façon de vouloir t’exprimer.
Cholo
La compétition Break Dance ’84 est le premier événement hip-hop officiel majeur organisé au Spectrum de Montréal en 1984. Elle réunit les meilleurs breakers, des rappeurs et rappeuses comme Blondie B ainsi que les DJ Butcher T et DJ Ray. La scène hip-hop montréalaise est prise au sérieux par les médias pour la première fois.
Le crew New Energy sort vainqueur de la compétition. Après s’être produit dans la rue, il est désormais invité sur des plateaux de télévision et offre des performances avant les parties des Expos de Montréal au Stade olympique.
Le duo des Frères Shaka pose également les jalons locaux, en promouvant le pop & lock et les danses hip-hop à Montréal dans les années 1980.
Le festival Under Pressure est par la suite fondé en 1996 à Montréal par les graffeurs Seaz et Flow. Il réunit ceux qui participent positivement au mouvement et soutient tous les éléments du hip-hop à l’échelle locale et internationale.
Entre 2000 et 2006, Cholo fait partie d’un collectif, Three Times Dope, qui organise des compétitions de breakdance par des danseurs et pour des danseurs, telles que War is War, Extreme Supreme Science et Maximum Heat.
Le hip hop: un mode de vie
Bien que la culture hip-hop regroupe la danse, l’art du DJ, le rap et le graffiti, elle repose avant tout sur un partage de valeurs communes.
«C’est un mode de vie, une manière d’être, une responsabilité. Ce n’est pas parce que tu fais du rap que tu fais du hip-hop. Il faut qu’il y ait un respect des valeurs», explique Cholo.
Ces valeurs proviennent des quartiers et des communautés qui se sentaient exclus des préoccupations politiques. Leur objectif était d’être positifs et respectueux, tout en se rassemblant, en progressant et en ayant une énergie commune.
Les heures d’ouverture de l’exposition sont les vendredis de 18h à 21h ainsi que les samedis et les dimanches, de 12h à 17h, jusqu’au 3 juillet, à L’Entrepôt – Complexe culturel Guy-Descary.