Lachine

Le premier projet de cohabitat à Montréal se concrétise

Village Urbain

Cohabitat Québec est un exemple et le premier cohabitat de la province.

L’organisme à but non lucratif Village Urbain a acquis un terrain sur la rue Notre-Dame, à Lachine, pour y construire le premier complexe de logements abordables en cohabitat à Montréal.

Le concept du cohabitat, c’est de partager l’espace avec ses voisins afin de créer un sens de la communauté. «Ce sont des logements complets plus petits, pour que les superficies soient rapportées aux espaces communs», explique la chargée de projet Lucy Chen. «Dans les condos, les gens ne se parlent pas, ne se connaissent pas», ajoute-t-elle. À l’inverse, la création d’espaces communs tels qu’un jardin communautaire, une cuisine collective et des espaces de détente encourage «l’entraide et le partage».

Village Urbain vise à développer un projet qui répond à plusieurs enjeux, notamment l’isolement social, qui s’est accru pendant la pandémie. Des personnes âgées, des familles d’immigrants, de jeunes professionnels; les logements rassembleraient «plein de profils différents pour créer un milieu diversifié et inclusif», estime la chargée de projet.

Selon Mme Chen, le partage encourage aussi à «réduire nos besoins matériels individuels». Le champ des possibles est vaste, tel que mettre en commun des outils dans un atelier, s’entraider pour réparer des vélos ou partager sa voiture.

Des logements abordables

Pourquoi à Lachine? Premièrement, parce que «les terrains se faisant rares, nous sommes allés chercher un terrain plus excentré, plus abordable», explique la chargée de projet. Mais aussi parce que Lachine est en phase de transition et «cherche à améliorer son réseau de transport et sa qualité de vie en général». L’objectif de l’arrondissement de changer son image de quartier industriel «nous encourage dans notre mission», affirme-t-elle.

Au-delà du partage, l’objectif du cohabitat est de rendre le logement plus abordable à long terme. Village Urbain souhaite établir une fiducie foncière qui inclut des clauses de vente pour assurer des prix abordables à la revente. «Éventuellement, ça peut répondre à la crise du logement en rendant [les unités] plus abordables», estime la chargée de projet.

Au sein de Village Urbain, environ 30 % des logements seront loués, tandis que les autres unités seront à vendre. L’organisme tient à offrir des logements locatifs «pour favoriser la mixité sociale [avec] une population diversifiée», explique Mme Chen.

Avec seulement 40 unités prévues sur la rue Notre-Dame, «la sélection pour ce projet sera un défi». Pour ce faire, l’équipe de Village Urbain «élabore une politique de sélection basée sur une charte des valeurs. Le cohabitat, ce n’est pas pour tout le monde; c’est un milieu de vie où les gens s’impliquent beaucoup», insiste-t-elle. Des activités seront organisées à l’automne pour sensibiliser des gens à la vie en cohabitat avant les réservations d’unités, qui commenceront au début de l’année 2023.

Par ailleurs, l’organisme prévoit «répliquer [son premier projet] partout au Québec». D’après Lucy Chen, un autre projet de village urbain verra peut-être le jour à Laval dans les prochaines années.

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