La programmation 2023 du Festival d’été de Québec (FEQ) plaira aux amateurs de rock, notamment grâce à la présence de Green Day, des Foo Fighters, d’Imagine Dragons, de Billy Talent et de Weezer. L’événement conserve aussi son habituelle diversité en proposant des soirées avec Pitbull (pop), Zach Bryan (country), Lana Del Rey (Indie rock), les Trois Accords (carte blanche), Robert Charlebois et les Cowboys Fringants. La soirée hip-hop et l’ÉlectroFEQ seront aussi de retour les 11 et 12 juillet respectivement.
Ces noms seront tous des têtes d’affiche sur les Plaines d’Abraham alors que Coeur de Pirate, Roxane Bruneau, Jessie Reyez, Cypress Hill, Ann Wilson, Christine and the Queens, Lamb of God, Vance Joy, The Smile, Streelight Manifesto et Patrice Michaud se produiront sur la première scène du Parc de la Francophonie. Sur la seconde scène, les festivaliers retrouveront notamment Milk & Bone, Bobby Bazini, Stephen Sanchez, Souldia, Les Louanges, Protest the Hero, Feist, Alvvays, Québec Redneck Bluegrass Project et Jonathan Roy.
La formule à deux scènes du Parc de la Francophonie d’abord explorée l’an dernier sera bonifiée cet été. En effet, le site sera réaménagé et comprendra «une zone expérimentielle» au parc Georges V. Celui-ci servira de porte d’entrée pour l’ensemble du site et comprendra des camions de cuisine de rue et un écran afin de voir les concerts en cours sur les scènes qui seront installées sur la rue Jacques Parizeau. Les festivaliers enjamberont la Grande Allée en empruntant une passerelle qui les amènera au Parc de la Francophonie. Selon le directeur de la programmation, Louis Bellavance, cette nouvelle configuration permettra d’accueillir jusqu’à 20 000 personnes. «Personne ne devrait être laissé de côté cette année», soutient-il.
Avant même le dévoilement de la programmation, le FEQ avait indiqué que le laissez-passer serait obligatoire pour tous, incluant les enfants, lors des soirées du 16 juillet sur les Plaines d’Abraham (Bad Religion/Green Day) et des 9 (Souldia/Cypress Hill) et 12 juillet (Protest the Hero/Lamb of God) au parc de la Francophonie. Les poussettes seront également interdites lors de ces soirées.
Mardi, le Festival d’été avait dévoilé sur ses réseaux sociaux une vidéo où de futurs festivaliers apprenaient la programmation de l’édition 2023 avant tout le monde. Outre des exclamations, il était difficile de déceler un quelconque indice que ce soit sur les noms d’artistes qui ont été annoncés mercredi midi.
Complet en deux heures
De toute évidence, la programmation proposée par le FEQ en 2023 a plu aux festivaliers puisque la vente du laissez-passer régulier, argent et or s’est amorcé en même temps que le dévoilement de la programmation à midi et que l’ensemble des 125 000 laissez-passer ont trouvé preneur avant même que le directeur de la programmation termine sa tournée d’entrevues. L’organisation a en effet annoncé peu avant 14 h que l’événement se déroulera à guichets fermés pour une deuxième année consécutive. La vente de l’ensemble des laissez-passer en moins de deux heures représente par ailleurs un record pour le FEQ, battant du même coup la marque de 18 jours établie en 2022.
«C’est phénoménal, on a l’habitude des grandes affiches. Le 50e ne s’était pas vendu comme ça! Les gens sont en appétit. La sortie de pandémie a créé une dynamique où les gens ont besoin de se retrouver. Beaucoup de reconnaissance et de gratitude, il y a un niveau de réponse qui est stupéfiant!», a réagi le grand manitou de la programmation quelques minutes après avoir appris la nouvelle.
Louis Bellavance au sujet de…
La présence d’Imagine Dragons, Foo Fighters et Green Day au sein de la même édition du festival
«Ça place la barre très très haute pour l’an prochain, mais on va vivre avec, on dirait qu’on la remonte tout le temps. Il y a des histoires très émotives avec ces groupes-là ici à Québec. C’est quelque chose d’unique qui risque d’être dur à reproduire».
U2, Coldplay et Eminem qui reviennent chaque année dans les demandes des festivaliers
«Il y a des discussions constantes avec ces artistes-là. On est au courant de leurs allées et venues. Il y a eu des fois où on est passé très près. C’est toujours contextuel et ça prend des facteurs favorables pour y arriver, mais c’est tout à fait possible pour les prochaines années.»
Les différents combos proposés (Billy Talent/Weezer, Bad Religion/Green Day, Bleu Jeans Bleu/Les Trois Accords, Robert Charlebois/Les Cowboys Fringants)
«Ce sont des combos très fort. Chaque soirée est un petit festival thématisé, on accorde beaucoup d’importance à qui jouera avec qui. La soirée avec Allan Rayman, The War On Drugs et Lana Del Rey est aussi formidable en ce sens. Même chose au Parc de la Francophonie où on a des soirées avec des soirées à cinq ou six groupes qu’on ramasse ensemble pour faire vivre une expérience raccord. Quand on arrive à le faire à grande échelle comme un Billy Talent et Weezer, c’est très satisfaisant. C’est difficile, il faut travailler avec les égos de tout le monde pour arriver à aligner ça. Quand on regarde Bad Religion, ils ont déjà tourné en tête d’affiche avec Green Day en première partie. C’est un retour des choses pour un groupe qui a tellement influencé.»
La qualité de la programmation en contexte inflationniste
«C’est un choix d’entreprise qu’une entreprise à but non lucratif peut faire, contrairement à une entreprise à but lucratif. C’était un budget à risque qu’on assumait parce qu’on peut le faire et qu’on a le goût de le faire. À un moment donné, on a regardé les données et on s’est demandé ce qu’on faisait parce qu’on voyait bien que notre pouvoir d’achat n’était pas le même. La réponse a été d’investir et de prendre le risque. Les gens nous remercient de façon assez éloquente aujourd’hui et nous donnent le goût de continuer à maintenir la barre le plus haut possible.»
La présence du new country au FEQ
«On a eu des moments plus difficiles avec le new country au départ. On a pris une pause nécessaire et ça a continué à progresser. Québec n’est pas là où elle était en 2012, en 2015 et en 2018. On est clairement ailleurs. Le new country maintenant, je pense que c’est un genre qui compte ici à Québec et qu’on peut y revenir année après année. L’hésitation est derrière moi. On a eu suffisamment de tests, et ce n’est pas seulement la présence de Luke Combs l’an dernier, c’est un ensemble de facteurs qu’on a aussi vu au Centre Vidéotron. On consulte aussi le streaming, on voit ce qui se passe dans le marché. On y est et on peut travailler ce marché-là. Oui, Zach Bryan est un test, mais c’est aussi notre plus grande fierté de cette programmation parce que c’est le gars qui est dans la plus grande progression dans tous les artistes de l’affiche. Pour donner un exemple, Milwaukee Summer Fest l’a annoncé en aréna de 22 000 places chacun en même temps qu’Imagine Dragons. Zach Bryan a vendu en vingt-quatre heures, Imagine Dragons a vendu en quatre jours. Il y a un an, personne ne le connaissait. Va-t-il remplir les Plaines? Ce serait la plus grande surprise!»
Les enjeux aux douanes pour la soirée hip-hop alors que la tête d’affiche Lil Durk a été accusé de tentative de meurtre en 2019
«On nous assure qu’il est capable de venir. Est-ce que ça peut arriver qu’il ne passe pas? Mets-en! Ça arrive chaque année. Il y a un rappeur sur vingt qui n’a pas de casier judiciaire. Le dernier qu’on a fait sans casier, ça devait être Logic. Tous les autres, on se croise les doigts. On en perd chaque année. Il y a quelqu’un dans notre affiche, Cypress Hill ou un autre, qui va être arrêté. C’est certain! On va remplacer par quelqu’un d’autre. C’est stupéfiant, je suis un peu consterné. C’est le genre le plus populaire au monde, mais c’est vraiment particulier et ce n’est pas le plus agréable à travailler pour nous autres.»