Ahuntsic-Cartierville

Le site historique de Fort-Lorette livré aux incivilités

Un fauteuil, un matelas et des détritus sur le site de Fort-Lorette

Des objets divers et des détritus sont déposés sur le site de Fort-Lorette.

Mise à jour: Ajout de la réponse de la Ville de Montréal à la fin du texte.

Le site de Fort-Lorette, un lieu classé patrimonial qui doit être mis en valeur par la Ville, prend des allures de dépotoir alors qu’il ne bénéficie d’aucune protection physique.

L’endroit semble devenu un lieu de rassemblement informel. Face à l’eau, on trouve sur place un vieux fauteuil, un matelas, des bouteilles d’alcool vides, du papier hygiénique et des seringues. Les détritus variés ainsi que la végétation aplatie par de nombreux va-et-vient témoignent d’une intense activité.

«Il y a des jeunes qui viennent faire la fête de temps à autre», indique un riverain qui ne veut pas s’identifier.

Une résidente du coin dit qu’elle a peur de s’approcher de l’endroit à cause des gens qui viennent consommer alcool et drogues.

Le lieu accessible par la rue des Jésuites est relativement isolé des résidences en raison notamment des nombreux arbres en façade.

«Cela n’a aucun bon sens. C’est un site archéologique pourquoi ne pas le clôturer? Je ne comprends pas», s’insurge le coprésident de la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville, Yvon Gagnon.

Il n’y a par ailleurs aucune pancarte pour signaler le site historique et pas le moindre écriteau n’en interdit l’accès.

Histoire

Grand comme un terrain de football, 4400 m2, le site renferme les vestiges de Fort-Lorette. Il jouxte l’église de la Visitation. Il a été classé patrimonial par le ministère québécois de la Culture en 2018 après une première fouille archéologique.

Une seconde fouille a eu lieu et la Ville a lancé une large consultation l’hiver dernier pour projeter des aménagements. Elle avait proposé trois scénarios pour la mise en valeur. Cela permettrait de mieux comprendre l’importance historique de l’endroit.

Même si on parle d’un site archéologique, le terrain appartient au Service de la gestion et de la planification immobilière de la Ville.

Construit en 1691, il y a 330 ans, le Fort-Lorette avait remplacé la Mission de la Montagne à Montréal, destinée à l’évangélisation des autochtones, fermée en 1696.

Les historiens avaient perdu sa trace avant que les fouilles archéologiques aient pu permettre de retrouver les emplacements de ses fondations. De nombreux artefacts ont été trouvés sur place, renseignant sur la vie jadis en ces lieux.

Sauvé in extremis

Le site de Fort-Lorette a failli disparaître à jamais quand ses anciens propriétaires, la congrégation religieuse des sœurs de Miséricorde l’avait vendu en 2016 au promoteur Antonio Rizzo pour 2 M$. Il a été racheté par Ville en 2017 pour 5,7 M$.

Voici la réponse du service des communications la Ville de Montréal reçue par courriel après nos demandes répétées et après publication de l’article.

À la suite d’une visite sur les lieux [site de Fort-Lorette], la Ville de Montréal a pu constater qu’un dépôt sauvage se trouve près de la servitude d’Hydro-Québec; une portion de terrain qui n’est généralement pas entretenue par la Ville.

Cependant, la Ville a dépêché une équipe sur les lieux pour procéder au nettoyage de cette portion du site. La Ville de Montréal effectue une surveillance du site du Fort-Lorette régulièrement et elle procède à l’entretien régulier du terrain, tel que l’entretien de la pelouse et le ramassage de débris. Elle compte poursuivre ses opérations de surveillance et d’entretien du site afin d’en assurer la sécurité, la convivialité et la propreté.

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