Anjou

Violence conjugale : Réunir les acteurs pour mieux prévenir et mieux intervenir

Suzie Miron et Anik Paradis . Photo : Naomie Gelper

Encore secouée par un double meurtre d’enfants survenu il y a quatre mois dans le quartier de Tétreaultville, la collectivité se mobilise. Les intervenants des secteurs judiciaire, policier, communautaire, politique, institutionnel et des citoyens de différents milieux de vie sont invités, le 11 février, à se concerter pour trouver des solutions en termes de violence conjugale.

La rencontre, une initiative de la conseillère municipale du district de Tétreaultville Suzie Miron et des représentantes d’Info-Femmes, un centre pour femmes du quartier, se tiendra à la mairie d’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, le 11 février. «On veut bâtir avec tous les intervenants un protocole, une façon de faire qui nous ressemble et qui soit à l’image de Mercier-Est», précise la coordonnatrice d’Info-Femmes Anik Paradis.

Citoyens et politiciens s’étaient réunis le 25 octobre devant la résidence familiale des Pomares en mémoire des deux jeunes victimes et en soutien à la mère.
Photo : Naomie Gelper

En octobre dernier, une femme a découvert les corps de ses deux jeunes enfants. Hugo et Élise ont été assassinés par leur père alors que le couple était en instance de séparation.

Selon madame Paradis, l’événement a suscité une grande incompréhension chez les résidents du quartier. «Les gens se demandent pourquoi de telle choses arrivent encore ou pourquoi il y a autant ou sinon plus de cas qu’avant, explique-t-elle. On s’aperçoit qu’il y a encore des préjugés autour de la violence conjugale.»

La conseillère municipale du district de Tétreaultville Suzie Miron ajoute que le sujet est encore tabou. «Les citoyens sont surpris d’apprendre que ce genre de choses peut arriver dans un petit quartier comme chez nous, dit-elle. On n’en parle pas, on pense que ça n’arrive qu’ailleurs.»

 «Il y avait des signes d’alarme. Ce n’est pas vrai qu’on a rien vu, il faut être formé et attentif pour pouvoir reconnaître ces signes.»

– Anik Paradis au sujet du double infanticide survenu le 22 octobre à Tétreaultville

Dans les jours qui ont suivi les meurtres d’Élise, 5 ans, et Hugo, 7 ans, des jouets, des dessins, des lettres, des bougies et de nombreuses peluches étaient déposés devant l’entrée de la maison. Photo : Naomie Gelper

Pistes de solutions

Pour Anik Paradis, la violence conjugale doit être traitée comme un élément de  santé publique. En plus de travailler en collaboration avec tous les intervenants du quartier, il faut mieux former tous les citoyens sur le sujet de la violence conjugale afin de faire tomber les préjugés et les stéréotypes envers les victimes et les agresseurs, pense-elle. «Pour intervenir de manière plus efficace, il y a un travail de prévention et d’information à faire en amont», émet Mme Paradis.

Suzie Miron ajoute que des changements plus en profondeur doivent être réalisés, comme améliorer les lois qui encadrent la violence conjugale. «Je pense qu’il va falloir changer des choses au niveau de la juridiction, dit-elle. Comme dans la façon que les libertés conditionnelles se font ou dans la façon que les droits de visite se font.»

«On ne peut pas laisser des féminicides et des infanticides arriver sans qu’on ne fasse rien.»

– Suzie Miron, conseillère municipale du district de Tétreaultville

Selon la conseillère municipale, il faut plus de ressources pour aider et accueillir les victimes de violence conjugale. «On a constaté que ce sont des femmes qui veulent se sortir des relations toxiques, mais ce n’est pas tout d’aller dans un centre d’hébergement de première instance, il faut aussi que la femme soit encadrée.»

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