Le gouvernement fédéral injectera 3 M$ dans la jeune entreprise d’Anjou enim, spécialisée en recyclage et extraction des métaux dans les produits électroniques à l’aide de procédés hydrométallurgiques. Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, en a fait l’annonce le 22 février, dans les locaux de l’entreprise de recyclage de batteries Lithion, à Anjou.
Effectué dans le cadre du programme Technologies du développement durable Canada (TDDC), cet investissement permettra à enim de recycler des appareils électroniques qui se retrouvent actuellement enfouis ou qui sont brûlés pour en extraire les métaux. L’entreprise d’Anjou contribuera donc à réduire l’impact environnemental des produits électroniques en fin de vie.
De l’or dans les machines
«Quand on regarde nos vieux équipements électroniques, comme des téléphones ou des ordinateurs, ils sont souvent perçus comme des déchets, a expliqué lors de l’annonce le président-directeur général d’enim, Simon Racicot-Daignault. Par contre, il y a dans ces déchets une grande concentration de métaux, surtout dans les circuits imprimés, métaux que notre entreprise peut revaloriser. Donc, on aime dire qu’on transforme nos déchets en or, littéralement.»
Cette transformation est possible grâce à des procédés hydrométallurgiques écoresponsables développés par Dundee Technologies Durables. Ces procédés trient les métaux dans les appareils et permettent de soutirer les matières comme l’or, le zinc et le cuivre sans aucune émanation toxique. Ces métaux recyclés sont ensuite vendus aux producteurs d’appareils électroniques, ce qui encourage une économie circulaire.
«Il y a entre 10 et 100 fois plus d’or dans les cartes de circuits imprimés que dans les minerais qu’on extrait de la terre, a précisé M. Racicot-Daignault. En plus de l’or, on récolte également du palladium, du platine et du cuivre, des minéraux critiques et stratégiques pour le Canada. On revend ces métaux à des entreprises qui créent des circuits imprimés ou qui créent des produits qui nécessitent des métaux. Il y a beaucoup d’intérêt de la part des fabricants parce que cette circularité économique qu’on propose évite d’extraire des métaux du sol, ce qui est plus coûteux économiquement et écologiquement.»
Une première au Québec
Citant les données du World Economic Forum, M. Racicot-Daignault précise que 7% des réserves d’or au monde sont contenues dans les circuits imprimés des appareils électroniques. Pourtant, l’équivalent de 7500 tours Eiffel de déchets électroniques sont jetés et non recyclés par année. C’est ce manque de spécialisation qui a influencé la fondation de l’entreprise enim – le mot mine inversé – en décembre 2022. Il s’agit de la première entreprise québécoise se consacrant spécifiquement au recyclage de métaux dans les appareils électroniques.
«Grâce à cet investissement du gouvernement fédéral, on va pouvoir bâtir et opérer notre usine à Thetford Mines et démontrer à l’échelle industrielle tout le potentiel du génie québécois. Merci pour cet investissement qui va faire en sorte de créer un monde meilleur pour nos enfants et les générations futures», a conclu le PDG.