Le terrain sur lequel se trouve l’école secondaire Villa-Maria et le cégep Marianopolis est mis en vente, créant un flou sur l’avenir du premier établissement scolaire. Confrontée à la diminution et au vieillissement de ses membres, la Congrégation Notre-Dame (CDN), propriétaire des immeubles patrimoniaux et des terres sur lesquels ils se trouvent, doit se départir «d’un parc immobilier dont la gestion devient trop lourde pour les ressources disponibles».
Il est déjà convenu que Marianopolis, un cégep anglophone privé de Westmount, sera racheté par l’organisme à but non lucratif qui gère le collège «dans les prochains mois», a fait savoir son administration. Depuis 2007, le cégep occupe un bâtiment construit par la CND en 1926.
C’est plutôt l’avenir du secondaire Villa-Maria qui reste à déterminer. Indiquant qu’il venait tout juste d’apprendre la mise en vente du terrain sur lequel il est implanté depuis 1908 et qu’il était surpris de la nouvelle, l’administration du collège n’a pas souhaité donner d’entrevue aux médias avant que de plus amples informations soient disponibles.
Le pavillon central de Villa-Maria a fait office de résidence pour les gouverneurs généraux du Canada pendant quelques années à la fin de la première moitié du 20em siècle. La construction de ce «pavillon Monkland» remonte à 1804, selon la liste des bâtiments patrimoniaux du Canada, sur laquelle le collège figure depuis 1951. Près de cent ans auparavant, la CND a fait l’acquisition des lieux pour y fonder l’école bilingue que l’on connaît aujourd’hui. Situé sur le boulevard Décarie dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges à Montréal, le collège accueillait cette année 1950 élèves.
Dans une déclaration transmise aux médias, l’administration s’est toutefois dite attristée par la décision prise par la CND. Le bail actuel de Villa Maria sera bien maintenu jusqu’à 2030, mais la situation «force l’administration de l’école à réagir promptement afin d’évaluer toutes les options possibles pour poursuivre sa mission académique et assurer la pérennité de cette institution et de son site historique», a fait savoir le collège par l’entremise d’une déclaration.
Se faisant rassurante pour les cohortes actuelles, l’administration a indiqué qu’il n’y avait actuellement «aucun enjeu pour les élèves actuels et pour ceux qui commenceront leur parcours scolaire à l’automne prochain».
«Le Conseil d’administration du Collège qui est responsable de la gestion de l’institution prendra toutes les décisions nécessaires à l’égard de l’avenir de l’institution», a indiqué la congrégation. La Supérieure générale des Sœurs de la congrégation, Oda Bessette, a souligné la «grande tristesse» ressentie par les sœurs, qui auraient fait des pieds et des mains pour trouver une solution leur permettant de rester dans le bâtiment qu’elles occupent depuis des décennies.
«Cela n’a malheureusement pas été possible pour des raisons hors de notre contrôle», a avoué Mme Bessette. Les membres de la congrégation seront relocalisées dans des établissements mieux équipés pour répondre à leurs besoins grandissants en raison de leur âge avancé. La moyenne d’âge des résidentes est de 86, a fait savoir la CND.