Un infirmier clinicien de l’Institut Douglas s’est fait attaquer à l’arme blanche par un ancien patient il y a deux semaines. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) se penche sur les conditions de travail des intervenants qui œuvrent dans les secteurs à risque.
Le 19 septembre, dans l’entrée du bâtiment Burgess, la victime a subi des blessures mineures au cou. Ses collègues, ayant réagi rapidement, ont réussi à restreindre l’agresseur. L’infirmier est en arrêt de travail depuis.
Ce genre d’incident force à revoir les normes de sécurités déployées par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île afin d’assurer un climat de travail et des aménagements adéquats.
«Aux soins intensifs à Douglas, il y a parfois une augmentation de lits sans avoir le personnel dont on aurait besoin», dénonce la présidente locale du Syndicat des professionnels en soin de santé de l’Ouest-de-l’Île de Montréal (SPSS ODIM), Johanne Riendeau.
Le manque d’effectifs sur le plancher aurait une incidence directe sur la qualité des soins et la sécurité des professionnels de la santé selon elle.
Requêtes
Sans commenter directement l’agression survenue du Douglas, Johanne Riendeau présente les problématiques dans certains établissements de l’Ouest-de-l’Île.
C’est notamment le cas de l’aile en santé mentale à l’ancien Hôpital général de Lachine, dont certaines sections sont isolées et en dehors du champ visuel, ce qui représente un danger pour les employés.
Le syndicat est en pourparlers avec le CIUSSS pour adapter l’espace après que du personnel se soit aussi fait agresser.
«On doit convaincre l’employeur que ce n’est pas sécuritaire», dit-elle. Le syndicat a récemment engagé un expert de la santé et de la sécurité au travail pour analyser la situation à Lachine. Cet avis externe permet d’appuyer les recommandations du syndicat.
Un inspecteur a aussi été engagé à l’Hôpital du Lakeshore, à Pointe-Claire, pour soutenir les demandes de correctifs, semblables à ceux de Lachine.
Mme Riendeau souligne aussi un manque de formation des employés du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île pour réagir lors d’incidents. «Les gens ne savent pas trop ce qu’il faut faire», soutient-elle.
La présidente tient toutefois à souligner la réaction exemplaire de la direction de l’Institut Douglas à la suite de l’attaque du mois dernier.
«L’employeur a tout fait pour soutenir le personnel en détresse», dit-elle. Programme d’aide aux employés, personnel en surplus le soir même et visite des lieux, tous ces outils ont été mis en place immédiatement.
«Je tiens à dénoncer les corrections à apporter, mais aussi à mentionner que l’employeur a bien réagi à la suite de l’incident à l’Institut Douglas.»
— Johanne Riendeau, présidente locale de syndicat