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Célébrer Pâques autrement pendant la pandémie du coronavirus

L'Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

La fête la plus importante du christianisme, est aussi la célébration de l’arrivée du printemps. Avec la pandémie, les grands rituels comme les messes de Pâques sont complètement bouleversés puisqu’il est interdit de se réunir. Pour les croyants ou non, les pratiques sociales sont appelées à se transformer. 

De nouvelles pratiques serviront cette année à manifester notre sentiment de communauté, explique le socio-anthropologue des rituels à l’UQAM, Nicolas Boissière.

«Les autorités chrétiennes ont trouvé des stratégies pour perpétuer la liturgie», souligne-t-il. La plupart des diocèses du Québec et ailleurs dans le monde invitent les fidèles à regarder les messes en direct via des sites internet ou même sur YouTube.

Il n’y a rien de nouveau dans cette pratique, nuance-t-il. «Le rituel chrétien télé-transmis ne s’est pas développé cette année. Ça existait bien avant l’émergence de l’Internet, avec des messes à la radio ou à la télévision», dit M. Boissière.

En famille

Des liens sociaux apparaissent. «Pour les croyants, assister à la retransmission en direct du culte […] recrée ces moments de socialités», explique le socio-anthropologue.

Particulièrement au Québec, Pâques est un temps qui est assez social. «Ça reste quand même un moment familial fort. Il y a des rituels sociaux qui ne font pas partie du rituel religieux, comme aller bruncher ou aller à la cabane à sucre», relève M. Boissière.

Durant les 40 jours du carême qui précède le week-end pascal, plusieurs célébrations sont importantes. «Les messes du vendredi et du dimanche sont particulièrement importantes», explique l’expert.   

Nouveau mouvement

Les églises subiront des pertes financières en l’absence des quêtes. «Mais le pourcentage d’argent qui est récolté dans les messes est quand même minime sur le fonctionnement global des églises», explique M. Boissière.

Il ajoute qu’il est trop tôt pour analyser les impacts économiques de la situation sur le domaine religieux.

«Ce que je trouve fascinant, c’est de voir l’émergence de nouveaux rites de socialité et de solidarité. Par exemple, au Québec, on a le #cavabienaller avec les dessins d’arcs-en-ciel qu’on accroche à nos fenêtres», souligne le chargé de cours au département de sciences des religions à L’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Aux États-Unis, le même phénomène se produit avec des ours en peluche. Aussi en Europe, les gens se réunissent sur leur balcon le soir pour applaudir le personnel soignant.

«Ce sont de nouvelles façons de marquer le lien social non plus dans la réunion civique des individus, mais par des actes symboliques», souligne M. Boissière.

S’adapter

À l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs comme ailleurs, toutes les messes ont été annulées.Lles célébrations de baptême, mariage et funérailles ainsi que les rencontres de prière ou d’adoration sont reportées. Toutefois, les prêtres sont toujours disponibles et joignables par téléphone.

Difficile de dire si le rituel à long terme va être transformé par cette épidémie, estime M. Boissière. «Ce qui est sûr c’est que nous vivons un temps dont on se souviendra dans l’histoire humaine mondiale, mais particulièrement dans les champ religieux», souligne-t-il.

Même si les rituels comme les messes de Pâques sont annulées pendant la pandémie, d’autres alternatives sont offertes aux croyants.

La messe de l’oratoire Saint-Joseph est retransmise en direct tous les jours tout comme celle de la cathédrale Marie-Reine-Du-Monde. Tous les jours, l’archevêque Christian Lépine publie des prières, des conseils ou des messages sur Internet.

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