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Plus d’une centaine de places en CPE en péril à Verdun

garderies CPE

Alors que les listes d’attente des centres de la petite enfance (CPE) débordent à Verdun, plus de 100 places en CPE sont actuellement menacées sur le territoire. Les centres visés éprouvent des difficultés pour trouver des locaux adéquats et abordables, particulièrement à cause des prix sur le marché immobilier.

Les CPE Pause-Parents-Enfants et Les Trottinettes réclament une aide du ministère de la Famille pour trouver une solution. Si l’on combine les deux listes d’attente des services de garde, près de 1400 personnes patientent pour une place en CPE. Les directeurs des centres sont inquiets de perdre ces places qui ne couvrent même pas les besoins locaux.

«Le nombre de places en CPE à Verdun par habitant figure parmi les plus faibles sur l’île de Montréal. Il est essentiel de s’assurer que [les parents] aient les services auxquels ils ont droit», souligne par communiqué de presse la députée provinciale, Isabelle Melançon.

L’arrondissement compte neuf CPE, dont un total de 90 places en pouponnières (0-18 mois). Or, il y aurait environ 1000 nouvelles naissances chaque année à Verdun. Les places en pouponnières sont donc une rareté sur le territoire.

«Il y a quelque chose qui n’est pas logique. La demande [en CPE] est très forte, et l’offre est petite. En plus, les places pour poupons, c’est un enjeu majeur à Verdun et là, on risque d’en perdre.» -Stéphane Trudel, directeur du CPE Les Trottinettes

Problème

Le CPE Les Trottinettes, qui compte cinq établissements à Verdun, doit quitter les locaux qu’il occupe depuis 10 ans au Centre d’éducation des adultes Champlain (CEA). Le Centre de services scolaires Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) désire construire de nouvelles classes et n’a donc pas reconduit le bail du CPE. Si d’autres locaux ne sont pas trouvés d’ici l’automne prochain, le centre perdra 26 places, dont 10 en pouponnière.

La situation pour le CPE Pause-Parents-Enfants est différente. Il a obtenu en décembre 2018 l’autorisation du ministère de la Famille pour développer 80 nouvelles places à Verdun. Il avait un échéancier de deux ans pour trouver un espace afin de réaliser le projet.

«Au départ, je savais que le délai n’était pas réaliste, et effectivement on n’a pas pu trouver une opportunité», indique Elisabeth Szopa, directrice du CPE Pause-Parents-Enfants. Elle avait déjà ouvert deux centres à Verdun qui avaient demandé six ans pour être réalisés.

Vendredi dernier, Pause-Parents-Enfants a reçu une lettre par huissier les informant de la reprise des places par le ministère. «On a du mal à comprendre pourquoi on attribue des places sur un territoire […] qui en a besoin, mais deux ans après on les retire pour les donner dans un autre quartier. Où est la cohérence de tout cela?», dénonce Mme Szopa.

Elle explique que ce n’est pas la première fois qu’elle reçoit l’ultimatum d’un parti politique pour retirer des places. «Mais c’est la première fois que je reçois quelque chose par huissier au CPE», s’étonne-t-elle.

Marché immobilier

La directrice souhaite que le ministère de la Famille prolonge les délais pour trouver un local. Elle désire aussi que l’arrondissement les appuie. «L’arrondissement en ce moment reconnaît notre difficulté, mais il n’est pas très proactif pour proposer de nouveaux locaux», affirme la directrice.

La difficulté est l’abordabilité des locaux sur le marché immobilier. «Les terrains sont inaccessibles avec le budget du ministère de la Famille», indique Mme Szopa.

Même écho du côté du CPE Les Trottinettes qui cherche un espace depuis plus d’un an. «Le coût du pied carré est excessivement cher et sans soutien des ministères [de l’Éducation et de la Famille] ainsi que de l’arrondissement, on aura beaucoup de difficulté à trouver quelque chose», estime le directeur du CPE Les Trottinettes, Stéphane Trudel.

Par ailleurs, comme les places du CPE au Centre Champlain sont surtout occupées par des parents qui fréquentent des classes de francisation, M. Trudel craint que cela décourage des adultes, surtout des nouveaux arrivants, de s’inscrire pour aller apprendre le français. Cela pourrait nuire à leur intégration et à celui de l’enfant.

Pour remédier à la situation, la députée libérale Isabelle Melançon veut organiser une rencontre «d’urgence» avec le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe et les CPE touchés pour sauver les places menacées.

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