L’agente administrative du CLSC de Lachine, Lucie Chartier, est devenue une sensation locale en publiant des photos d’elle en train de confectionner des masques de protection sur les réseaux sociaux. En moins d’une semaine, elle en a distribué près d’une cinquantaine.
Lorsque Mme Chartier a publié une première photo sur Facebook, elle était loin de se douter que sa messagerie exploserait dans les minutes suivantes. «Tout ce que je voulais, c’était de prouver aux gens qu’il existe des façons très faciles de passer à travers certains événements difficiles, en étant imaginatifs pour se protéger», assure-t-elle.
Travaillant pour un service d’aide à domicile réservé aux aînés, Mme Chartier a été touchée par ces inconnus qui la contactaient pour obtenir des masques. «Les personnes âgées sont vraiment à risque, et nous, on est potentiellement un contaminant sans le savoir. Il faut agir pour les protéger», estime la Lachinoise.
Avec ce qui lui passe sous la main, elle fabrique donc des masques à tous ceux qui lui en demandent. Elle utilise du tissu blanc qu’elle repasse avec soin, avant de coudre avec une machine datant de plus de 60 ans, que lui a offerte sa grand-mère.
«Tout le monde coud dans la famille, indique-t-elle avec un grand sourire. Quand j’ai expliqué à mon père ce que je faisais, il était tellement fier.»
Son modèle de base est un masque utilisé dans les CLSC qu’elle réplique le plus fidèlement possible. «C’est comme quand tu sais peindre, si on te donne un bon modèle, tu n’auras pas de misère», illustre Lucie Chartier.
Il ne reste qu’à ajouter une broche de fer pour assurer un confort au niveau du nez, d’y attacher un élastique, et en quinze minutes, un masque est prêt.
Contraintes
Mme Chartier laisse les masques dans sa boîte aux lettres, où elle demande aux intéressés de déposer une contribution volontaire. «On me pose toujours des questions sur le prix, mais moi, je fais simplement ça pour faire une bonne action», indique-t-elle.
Toutefois, sa production pourrait s’arrêter. Les élastiques de tissus qu’elle utilise sont en pénurie dans les boutiques, si bien qu’elle doit utiliser des lacets décoratifs achetés dans des magasins à aubaine.
«Ça peut tenir, mais j’ai peur que les masques tiennent moins, je ne veux pas produire du matériel de moins bonne qualité», se soucie Mme Chartier.
Santé Canada rappelle qu’il n’est pas prouvé que les masques faits à la maison peuvent protéger ceux qui le portent, mais qu’ils peuvent «constituer une mesure supplémentaire pour protéger les autres personnes autour de vous.»
Il est conseillé de porter un masque comme mesure supplémentaire dans des circonstances qui ne permettent pas une distanciation physique adéquate. Dans tous les cas, l’application de mesures d’hygiène strictes telles que le lavage fréquent des mains est de mise.