Lachine

Garder la forme en confinement

La piscine installée dans le garage d’Elisabeth Boutin fait près de 3 mètres de longueur et 1 mètre de profondeur.

Malgré les compétitions annulées jusqu’à nouvel ordre, les athlètes de la région trouvent des manières originales de garder la forme, se perfectionner dans leur discipline et surtout, garder un niveau de motivation élevé.

L’envie de se dépasser manquait à la triathlonienne Elisabeth Boutin lors du début du confinement, elle qui a été forcée de revenir des États-Unis où ses compétitions ont été annulées. «L’adaptation a été difficile, convient-elle. Un jour, j’étais en Floride, et ici le lendemain, où il n’est pas conseillé de courir de dehors. Ça m’a coûté cher niveau entraînement.»

La transition a eu des impacts sur son sommeil, sa routine, mais surtout son moral. «J’avais de la misère à trouver les mots, expliquer comment je me sentais», confie-t-elle.

Son équipe organise depuis des séances virtuelles qui permettent à ses membres de s’entraîner ensemble. Les contacts entre les athlètes et les entraîneurs s’effectuent sur une base régulière. «Ils nous répètent toujours qu’il faut être créatifs pour garder nos habitudes», rapporte-t-elle.

Boutin a pris ces paroles à la lettre, en réaménageant son garage pour y installer une piscine portative achetée spécialement pour l’occasion. Elle peut y nager surplace, en portant une ceinture attachée à un élastique fixé à son garage.

«L’installation était un beau projet familial d’une journée», raconte-t-elle en riant.

Revoir ses objectifs

L’athlète ignore toutefois pour quelle compétition elle s’entraîne et dans les circonstances, elle préfère éviter de se faire des attentes.
«Ça ne nous prend pas un dessin: tout est arrêté à travers le monde, illustre-t-elle. On parle potentiellement d’un retour en septembre, mais encore là, organiser des triathlons demande beaucoup de temps.»

Son but principal demeure une participation aux Jeux olympiques de 2024, qui auront lieu à Paris.

De son côté, l’athlète Bruno Haché vit le report du Championnat canadien de goalball, qui devait avoir lieu au mois de mai, à Calgary, en Alberta. «Personne ne sait ce qui va se passer, commente-t-il. On essaie de discuter en équipe tous les mois pour garder le moral. Dans notre sport, l’aspect mental est très important.»

La crise a éclaté tout juste après la fin du Grand Slam, un tournoi d’échelle nationale tenu à Vancouver, dans l’Ouest canadien. «En revenant de là, je n’étais pas motivé du tout, j’essayais de m’entraîner et ça ne donnait rien, admet le sportif de 42 ans. L’idée de la retraite m’a même passé par la tête.»

Pour retrouver l’envie de bouger, le Dorvalois a construit un muret dans sa cour arrière, sur lequel il s’exerce à lancer un ballon. Il a aussi aménagé son sous-sol pour pratiquer ses plongeons défensifs.

L’absence de compétition lui permet également de guérir des blessures. «Après 20 ans dans le milieu, on a mal un peu partout», lance-t-il en riant.

De son côté, le lanceur du marteau de 14 ans, Sashy Graham, perçoit le confinement comme une opportunité de s’améliorer. «Je serai toujours motivé», assure-t-il.

Son entraîneur lui a fourni des poids qu’il soulève à la maison, en plus de suivre une routine d’entraînement quotidienne.

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