Les joueurs impatients se sont rués sur les verts du Golf Dorval mercredi, première journée où certains sports individuels étaient relancés. En raison de la pandémie, des pertes sont tout de même à prévoir.
Même si la météo sera parfaite au cours des prochains jours, l’achalandage du terrain devrait réduire d’environ 10% afin d’assurer le respect des normes de salubrité. De plus, tous les tournois et les événements de charité ont été annulés.
La baisse des coûts d’entrée offerte par la compétition risque aussi de rendre la profitabilité difficile.
«Financièrement, c’est l’enfer, avoue le président du club et maire de Dorval, Edgar Rouleau. Même si on gardait notre trafic habituel, on va devoir réduire nos prix, alors que les autres coûts, comme les semences et les salaires, ne font que monter. Même avant la crise, ça fait une dizaine d’années que les golfs sont moins rentables.»
Au cours des cinq dernières années, près de 2,25 M$ ont été investis par la Cité, dont 390 000$ ont été consentis pour pallier le manque de liquidités lors de certains débuts de saison.
Malgré tout, les quelque soixante employés qui avaient été mis à pied seront tous de retour au travail au cours de prochains jours.
Mesures
Afin de limiter le nombre de personnes sur le terrain, les golfeurs doivent arriver un maximum de 30 minutes avant le début de leur partie. Peu de joueurs seront admis à l’intérieur du chalet pour le paiement.
«Il y a des indicateurs au sol pour s’assurer que les gens se tiennent à deux mètres et un plexiglas entre les clients et les employés, comme dans les épiceries», spécifie M. Rouleau.
Les joueurs devront placer eux-mêmes leur sac dans les voiturettes, contrairement à l’habitude. À moins d’être issu d’un même foyer, chacun devra être seul à bord. Éventuellement, des plexiglas seront installés.
Sur le terrain, les râteaux pour les trappes de sables ont été retirés et les trous ont été remplis pour éviter la contamination. Si le casse-croûte est ouvert, les salles de réception et les restaurants sont fermés jusqu’à nouvel ordre.
Le champ de pratique demeure accessible, tout comme le service de location de bâtons, même s’il est fortement suggéré aux golfeurs d’amener leur propre équipement.
Survie
«L’année passée, on a fait un peu d’argent, mais l’année précédente, ç’a été horrible, constate le maire Rouleau. Dans les circonstances actuelles, beaucoup de golfs vont fermer. Je peux vous dire que si ce golf [municipal] nous appartenait à vous et moi, je ne suis pas certain qu’il serait encore ouvert.»
La survie du club ne serait pas compromise à court terme. Un nouveau bail d’une durée de quatre à cinq ans avec Aéroports de Montréal (ADM), qui possède le terrain, serait en négociations. «On veut garder le golf, c’est important pour nous de conserver nos espaces verts», justifie M. Rouleau.
Depuis l’ouverture en 1982, son conseil d’administration est formé des sept élus dorvalois et de quatre citoyens, rémunérés lorsqu’ils participent à des rencontres de gestion.