La bernache du Canada connaît une importante croissance à Montréal depuis les 10 dernières années. La cohabitation avec les humains étant difficile, des manœuvres d’effarouchement seront mises en place afin de relocaliser une partie des oiseaux qui habitent les rives des arrondissements Lachine et LaSalle.
La bernache produit près d’un kilogramme d’excréments par jour. Cette situation entraine des problèmes de salubrités importants.
«Il y a également un risque d’agression de leur part lorsqu’on se rapproche trop près du nid, et ce, surtout durant la période de ponte qui a lieu au printemps», explique la directrice générale d’Artémis, Marie-Ève Castonguay. Jusqu’à maintenant, aucune attaque de bernaches n’a été répertoriée.
«La population de ces oiseaux triple chaque année. Notre bord de l’eau est idéal pour la reproduction» – La mairesse de Lachine, Maja Vodanovic.
L’entreprise spécialiste en biologie faunique, Artémis, est responsable d’effectuer les techniques d’effarouchement contre ces animaux. Les techniciens font usage de chiens éduqués pour effrayer les oiseaux. Ils utilisent également divers appareils téléguidés sur la terre et sur l’eau pour faire fuir ces résidents indésirables.
À LaSalle, les opérations d’effarouchement ne concernent pas le territoire entre la rue Raymond et Fayolle. La bernache du Canada est protégée dans ce secteur par le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons.
«On dénombre quelques centaines de bernaches sur les rives de LaSalle depuis quelques années ce qui cause des conflits d’usage des terrains riverains», mentionne le chef de la division qualité du milieu et permis et inspections de l’arrondissement, Gabriel Chevrefils.
À Lachine, le parc René-Lévesque est particulièrement concerné par les mesures. Cependant, d’autres études seront nécessaires afin de connaître l’ampleur de la problématique.
Ces méthodes ont pour objectif de seulement minimiser les impacts négatifs de la présence de la bernache.
«On va tout même devoir apprendre à vivre avec cette espèce. On veut seulement éviter une croissance incontrôlable de sa population», ajoute Mme Castonguay.
Il est tout de même recommandé de ne pas nourrir les oiseaux sur les rives. En plus d’encourager l’approvisionnement de la bernache, la nourriture humaine peut causer des problèmes de santé à ces animaux.
Environnement propice
Ces oiseaux affectionnent particulièrement les berges de l’Île de Montréal et des municipalités entourant le fleuve St-Laurent. La chasse étant interdite dans ces secteurs, la bernache n’a aucune pression de se déplacer ailleurs.
«Elles sont également très friandes de notre belle pelouse aménagée sur les rives pour les citoyens. La Ville amène indirectement un environnement parfait pour que la bernache puisse se nourrir», explique Mme Castonguay.
Deux types de bernaches existent sur le territoire montréalais. L’une, du type migratoire, procède à la migration hivernale annuelle sur la côte atlantique vers la baie d’Ungava. La seconde, la bernache résidente, s’est acclimatée aux conditions du Québec et demeure sur les rives de la métropole durant toute l’année.
«Elles sont capables de survivre dans certains secteurs durant l’hiver», poursuit Mme Castonguay.
La période d’éclosion est prévue pour mai. Les équipes d’Artémis seront particulièrement présentes durant ce temps.
En collaboration avec Carl Sincennes