Il y a quelques semaines, le jeune boxeur de Lachine Emilio Rossi était sacré champion provincial dans la catégorie Gants d’argent, 139 livres, lors d’une compétition d’envergure tenue à Saint-Hyacinthe.
L’exploit est d’autant plus méritoire que le jeune homme a arraché cette victoire face à un adversaire plus expérimenté, qui compétitionne normalement à niveau plus élevé. «Deux mois auparavant, je m’étais inscrit dans la catégorie Gants d’or dans un tournoi à Victoriaville et j’avais malheureusement perdu. Cette dernière victoire est très satisfaisante et démontre que ma progression est constante», affirme Emilio Rossi, en entrevue avec Métro.
L’année précédente, immédiatement après la pause forcée des compétitions sportives reliée à la pandémie, le jeune boxeur remportait le championnat provincial dans la catégorie Gants de bronze. Il avait alors 16 ans.
Pour les néophytes en matière de boxe olympique, signalons que les Gants d’argent sont une compétition provinciale pour les athlètes comptant entre six et neuf combats, tandis que les Gants de bronze s’adressent à ceux comptant cinq combats ou moins. Et pas besoin de s’appeler Pythagore pour comprendre que les compétitions Gants d’or sont habituellement réservées aux boxeurs qui ont accumulé 10 combats ou plus.
Une nouvelle passion
Enfant unique, Emilio a grandi à Lachine, dans un univers où le sport faisait partie des conversations quotidiennes. Son père, Dominic, est d’ailleurs un cycliste bien connu des Lachinois; à l’âge de 14 ans, il remportait le titre d’athlète de l’année de la Fédération des sports cyclistes en remportant 24 des 25 courses auxquelles il avait pris part.
Avant de faire de la boxe son sport de prédilection, Emilio a expérimenté plusieurs activités sportives, sans pour autant avoir la piqûre de la compétition. «J’ai joué au soccer, au football et au tennis. Plus individuellement, j’ai pratiqué un peu le karaté et même un peu de boxe, de façon sporadique», se remémore-t-il.
Pour Emilio, le déclic de la boxe s’est produit lors de la pandémie. Il a alors fait beaucoup de conditionnement physique, avant de prendre la décision de s’inscrire au club Grant Brothers Boxing, une école très réputée de Lachine, dirigée par les frères Otis et Howard Grant. Les plus âgés s’en souviendront, Otis Grant a été champion canadien chez les moyens et super-moyens, détenant une fiche chez les professionnels de 38 victoires, 3 défaites et 1 match nul.
Aujourd’hui, Emilio aime tellement la boxe qu’il a choisi de poursuivre ses études collégiales en sciences humaines au Collège international Sainte-Anne, à Lachine, situé à proximité de son club de boxe. Il s’y entraîne cinq à six fois par semaine, à raison de 90 minutes par jour.
J’ai changé d’école en fonction de la distance à effectuer pour mes entraînements.
Emilio Rossi
Un espoir olympique
L’entraîneur de boxe Peter Zergiotis est fort élogieux lorsqu’il parle de son «poulin». Il se dit persuadé qu’il participera aux Jeux olympiques dans un avenir à moyen terme. «Emilio a toutes les qualités requises pour devenir un espoir olympique. Il n’a que 17 ans et pratique la boxe depuis seulement deux ans. Déjà, il est dans le top 10 au Canada dans sa catégorie. Les Jeux olympiques de 2024 sont trop rapprochés, mais s’il garde le rythme actuel, je suis persuadé qu’il participera à ceux de 2028.»
Pour sa part, Emilio confirme qu’il vise à tout le moins les Jeux du Commonwealth en 2026.
M. Zargotis précise qu’Emilio est un individu spécial, qui sort vraiment de l’ordinaire. «Sa discipline, son désir d’apprendre et son intelligence le démarquent. D’ailleurs, je travaille uniquement avec les jeunes athlètes qui démontrent des qualités exceptionnelles en tant que sportif et en tant qu’être humain. Et c’est certain qu’Emilio fait partie de cette catégorie», conclut-il.