Le théâtre Espace Go, situé sur le boulevard Saint-Laurent, a rouvert ses portes à la fin du mois de février, après neuf mois de travaux. Salle de spectacles, gradins, loges, salles de bain, le théâtre a été entièrement rénové et amélioré, mais n’a toutefois pas perdu son cachet original.
Le théâtre a accueilli ses premiers spectateurs le 20 février dernier avec le spectacle Les Marguerite(s) signé par Stéphanie Jasmin et Denis Marleau, mais d’autres travaux d’agrandissement sont toujours en cours jusqu’en juillet prochain.
Avec 6,5 M$ de travaux en tout, dont près de 3 M$ de la part du gouvernement du Canada, 2 M$ du gouvernement du Québec et 1,5 M$ de la part de citoyens et d’entreprises privées, il s’agit de rénovations majeures pour ce théâtre créé en 1994 qui n’avait jamais connu de chantier.
«Après 25 ans d’utilisation intense, il était important de réparer le théâtre et de le mettre aux normes actuelles, notamment pour les personnes à mobilité réduite», explique Ginette Noiseux, directrice générale et artistique (DGA) d’Espace Go.
Le système de ventilation a ainsi été remplacé, le toit rénové et l’électricité mise à jour. En plus du plancher de la salle, des sièges et des équipements de scène, les murs extérieurs et intérieurs, les portes et fenêtres, les escaliers, les plafonds, la plomberie et le système de sécurité ont également étaient restaurés.
Le théâtre comprend aussi dorénavant des loges, des ateliers et des petites salles d’entreposage supplémentaires.
Théâtre d’avant-garde
Ginette Noiseux se veut rassurante, la salle de spectacle n’a pas perdu de sa superbe et reste toujours aussi grande que celle du théâtre du Nouveau-Monde.
«Nous n’avons absolument rien changé de l’architecture. La salle de spectacle a été restaurée, mais nous avons préservé à 100 % son cachet d’origine», précise-t-elle.
Ce théâtre d’avant-garde, où la place de la femme est primordiale, avait reçu à sa création le prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec.
«Nous avons beaucoup innové sur le modèle de studio-théâtre à géométrie variable, et ç’a été une réussite. Il y a 25 ans, il était important pour nous que les femmes accèdent à des métiers non traditionnels de techniciennes de plateau, occupés à 95 % par des hommes. Aujourd’hui encore en restaurant la salle, cela a été notre priorité», lance-t-elle.
Théâtre novateur, de recherches et de créations
La deuxième phase des travaux de l’Espace GO donnera naissance, dès cet été, à son agrandissement. Un petit immeuble de trois étages est en construction derrière le théâtre, ainsi qu’un autre étage qui sera situé au-dessus d’un des entrepôts.
De nouveaux espaces vont pouvoir accueillir les compagnies de création UBU et Porte Parole. Elles seront dorénavant résidentes à l’Espace Go de manière permanente, et y auront leurs bureaux et leur salle de création.
Comme il est très important d’allier artisanat et nouvelles technologies pour la DGA Ginette Noiseux, un atelier de costumes et un laboratoire technologique verront également le jour.
«On pourra faire de la recherche sur les textiles et continuer de développer nos recherches sur le podcast, le montage vidéo, et les prises de son», commente celle qui souhaite créer des séries radiophoniques permettant une plus large diffusion des spectacles.
«On se dote donc d’outils du XXIe siècle pour continuer d’évoluer dans notre travail», ajoute-t-elle.
Le théâtre propose jusqu’au 17 mars le spectacle Les Marguerite(s) signé par Stéphanie Jasmin et Denis Marleau. Il sera suivi de Svadba de l’Opéra de chambre a cappella d’Ana Sokolović du 24 au 31 mars (complet) et de La vie utile, écrit par Évelyne de la Chenelière et mise en scène par Marie Brassard, du 24 avril au 1er juin.