Plus d’un an après avoir quitté la vie municipale, Luc Ferrandez est convaincu que les extrêmes vont dicter la politique puisque «plus rien ne peut se régler au centre».
Au micro du journaliste Stéphan Bureau à l’antenne de Radio Canada, l’ancien maire du Plateau – Mont-Royal n’a pas caché ses positions controversées et son pessimisme quant à la situation du Québec où «les missions de l’État se sont effondrées».
«Que ce soit en éducation, en protection de la jeunesse, en justice, en santé… L’amélioration du système au quotidien a menée à sa quasi-faillite. Il faut des réformes très profondes pour changer les choses», dit M. Ferrandez.
Questionné sur nombre de ses propos passés, l’ancien maire controversé du Plateau assume l’entièreté de ses dires et avoue être prêt à en réitérer la plupart.
«Je resignerais le même document aujourd’hui… et puis je pense que j’en remettrais une couche», dit celui qui avait déclaré «nous méritons tous les malheurs qui nous arrivent et ceux, bien plus grands, que nous préparons par lâcheté pour nos enfants».
La question environnementale
Luc Ferrandez se dit «persuadé que le pire va arriver» et souligne qu’on ne peut plus faire comme si on n’était pas au courant du changement climatique.
Il évoque les enjeux environnementaux actuels, mais dénonce aussi un «désamour de l’espace public» où les parcs et les places ne sont pas aménagés à leur juste valeur.
«Je me suis présenté en 2009 dans le parc Lafontaine en disant : voici une preuve de notre désamour de l’espace public. Ça avait l’air d’une poubelle à ciel ouvert et des fois je pense que ça en a encore l’air, bien qu’un plan directeur extraordinaire prévoit d’en faire un parc de relation entre l’architecture et la nature», dit-il.
«On n’est même plus dans le doute. Consciemment, on sait où on s’en va.» – Luc Ferrandez, ancien maire du Plateau et chroniqueur radio
Tout sinon rien
Pourquoi avoir délaissé la politique au lieu de défendre ses idées si arrêtées?
«J’ai la conviction que plus rien ne peut se régler au centre», avoue Luc Ferrandez, se disant persuadé que le pire va arriver et que seules des circonstances extrêmes exigeront des réponses extrêmes.
L’ancien élu dit cependant croire que des choses positives ressortiront de la période pandémique. «Je ne me réjouis pas de la COVID […] mais je me dis qu’à Montréal, il y a quand même des choses positives qu’on va pouvoir extraire de ça et appliquer dans le futur. Une envie de vivre ensemble…».