Le 18 janvier, la députée de Mercier, Ruba Ghazal, a lancé une pétition demandant au gouvernement du Québec de recycler les masques de protection jetables dans les écoles de la province de façon écoresponsable et locale.
La pétition en question a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale il y a moins de 24 heures et a déjà cumulé 107 signatures. Mme Ghazal dit recevoir déjà énormément de messages de citoyens l’interpellant sur le sujet.
La députée n’est pas la seule à s’inquiéter de cet enjeu. De plus en plus d’individus réclament la mise en place de solutions afin de recycler les masques utilisés dans les écoles et le réseau de la santé.
85 millions de masques d’ici la fin de l’année
Dans un article paru le 19 janvier, Le Devoir a révélé que plus de 85 millions de masques pourraient se retrouver dans la nature d’ici la fin de l’année scolaire au Québec. Ce chiffre, qui est très alarmant, concerne seulement les établissements d’enseignement. Les élèves et les membres du personnel reçoivent deux masques de type chirurgical par jour, qu’ils doivent jeter après usage.
De son côté, le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) suit pour le moment les recommandations de Santé Canada et RECYC-QUÉBEC, qui préconisent de traiter les masques jetables comme des matières contaminées. Selon le CSSMB, il n’existe actuellement aucune méthode de recyclage officiellement recommandé. Ceci est dû à l’impossibilité de justifier le choix d’une technique de recyclage plus qu’une autre ainsi qu’aux coûts élevés liés aux différentes options discutées, a mentionné le bureau des communications et des relations de presse du CSSMB Métro/Plateau-Mont-Royal dans un courriel.
«À titre d’information, les coûts sont actuellement évalués à près de 80 000$/mois pour nos besoins, soit un total 1 M de masques par mois.» -Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB)
Quelques solutions envisageables
Lors d’une entrevue, Mme Ghazal a dit à Métro/Plateau-Mont-Royal que des citoyens avaient déjà commencé à la contacter l’automne dernier pour lui partager leurs craintes par rapport au nombre élevé de masques qui allaient se retrouver dans les déchets. Une partie de la population signalait donc déjà son inquiétude même avant que le port du masque soit obligatoire dans toutes les écoles en plus d’y être distribué.
Depuis plusieurs mois, donc bien avant que la pétition soit lancée, la députée de Mercier travaille sur ce dossier. Elle a été en contact avec RECYC-QUÉBEC pour traiter du sujet et cherche activement des solutions écologiques et locales.
Une des compagnies recyclant des masques au Canada est TerraCycle. Toutefois, selon Mme Ghazal, il est très difficile de savoir ce que deviennent les masques une fois qu’ils sont recyclés et le service est offert à un coût très élevé. La seule entreprise pouvant faire ce type de recyclage localement est située à Magog, mais encore une fois, le prix est considérablement haut. Il s’agit d’une entreprise privée.
Une autre option intéressante serait celle des masques réutilisables, mais le problème est que ceux-ci ne sont pas toujours homologués, convient la cofondatrice de Québec solidaire.
Par ailleurs, la politicienne voit l’écoconception des masques comme un autre choix intéressant.
«Est-ce qu’il y a possibilité d’avoir des masques de procédure jetables qui soient biodégradables ou compostables, tout étant homologués et en ayant les certifications pour qu’ils soient réellement protecteurs et qu’ils protègent la santé?», a dit Mme Ghazal.
Une compagnie travaille déjà sur un masque de ce type et Mme Ghazal est entrée en contact avec eux dans le passé. Elle attend encore que la situation se développe pour le moment.
La pétition sera fermée aux signatures quatre mois après sa mise en ligne, soit le 18 avril. Par la suite, elle sera officiellement déposée à l’Assemblée nationale.
Mise à jour
Le 19 janvier, pendant l’après-midi, un texte publié sur le site web de La Presse a dévoilé que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, invitait dorénavant les écoles à faire appel aux entreprises de recyclage, dont plusieurs sont québécoises, afin de ne plus jeter les masques.
Le gouvernement a annoncé qu’il allait rembourser aux centres de services scolaires toutes les dépenses liées à l’achat et au recyclage des masques.