Fort achalandage. Pénurie de pièces. Retards dans les livraisons. Le printemps 2021 ne s’annonce pas facile pour les boutiques de vélos.
«C’est vraiment une année spéciale», mentionne Benoît, un employé de la boutique Grand Cycle Enr.
Même si le début du printemps est une période occupée en temps normal pour le magasin, la demande explose en 2021. De plus, la pandémie met du sable dans l’engrenage, en ralentissant notamment la production et la livraison des pièces de vélos.
«L’industrie du vélo fait face à une pénurie de pièces. Il n’y a pas d’inventaire disponible chez les fournisseurs», soutient le propriétaire de Cycle C & L Villeneuve, Jean-Michel Cauvin.
En raison d’une forte demande à l’échelle mondiale, des commandes datant de plusieurs mois ne sont pas encore parvenues aux destinataires. Commerçants et clients vivent donc dans l’incertitude, sans connaître la date à laquelle ils pourront livrer ou recevoir les produits.
«Honnêtement personne ne sait quand ça va arriver», explique le commerçant. Chez Grand Cycle Enr, situé sur la rue Cherrier, il est impossible de prendre un rendez-vous pour une réparation avant le 27 avril.
Lurlu Bellerue, une boutique de vélo opérant sur la rue Saint-Denis, n’a presque plus de vélos à vendre. Au moment où ces lignes sont écrites, il ne leur en reste que deux.
«La pandémie est en grande partie la raison derrière ces délais. On n’a aucune information nous indiquant quand on va recevoir de nouveaux vélos», explique une employée de la boutique.
Ici, il faut compter environ sept jours pour avoir une réservation pour une réparation.
Rupture de stock
Certaines pièces importantes, dont les pignons et les chaînes, ne reviendront pas sur le marché avant 2022. Du moins, c’est la date d’arrivée estimée qui est indiquée par les fournisseurs, explique un employé de la boutique Cycle Action Sports. Il est envisageable que des pièces usagées ou cassées soient éventuellement utilisées, ajoute-t-il.
«On va essayer de mettre à neuf des pièces qui sont cassées pour les revendre quand il va ne nous rester plus rien», partage-t-il.
Par ailleurs, une centaine de personnes sont sur la liste d’attente de Cycle Action Sports pour l’achat d’un nouveau vélo.
La compagnie japonaise Shimano, qui fabrique énormément de pièces pour ensuite les livrer à l’international, connaît une rupture de stock, souligne M. Cauvin. Celle-ci n’arrive pas à répondre à la demande grandissante. L’entreprise ne semblait pas prête à augmenter son niveau de production.
«On a passé une commande durant l’automne dernier, mais on ne l’a pas encore reçue parce qu’il n’y a plus de stock. Personne ne peut nous donner une raison exacte pour expliquer cette pénurie», dit-il.
Cycle C & L possède sa propre marque et fabrique des vélos localement. La majorité de ceux-ci se sont vendus en pré-commande cette année. Il leur en reste tout de même quelques-uns en magasin, mais très peu des autres marques.
L’achalandage a augmenté de 15% pour ce commerce, estime M. Cauvin. Selon lui, il faudra attendre un mois de plus avant de vraiment mesurer à quel point la demande et l’achalandage ont réellement augmenté.