La mairesse de Montréal-Nord Christine Black s’est dite déçue que Projet Montréal n’ait pas voulu chiffrer les investissements pour les organismes communautaires à l’émission Le Québec maintenant. Son équipe et elle prévoient repousser au 22 mars le dépôt d’une motion exigeant des gestes concrets dans le Nord-Est pour endiguer les fusillades.
Mme Black déposait récemment une motion qui faisait la demande d’environ 600 000$ pour son quartier, mais aussi pour Rivière-des-Prairies, Ahuntsic, Saint-Michel et Saint-Léonard.
Dans l’incapacité d’en arriver à une entente avec l’administration Plante, la motion qui faisait également la demande d’un accroissement de la présence policière dans les quartiers chauds devra être redéposée.
«C’est très décevant dans les circonstances qu’on voit en ce moment. Actuellement, l’urgence elle est à ce qu’il y ait des sommes dégagées pour que les organismes dans les prochaines semaines puissent engager plus de ressources», a-t-elle affirmé à l’animateur Patrick Lagacé.
Confrontée au sujet d’un article du quotidien La Presse signé par trois professeurs d’universités montréalaises qui remettent en question la validité de la «panique morale d’une prétendue prolifération des armes à feu», la mairesse Black s’est dite surprise.
«On dit qu’on fait un peu des histoires. Ce qui est clair actuellement, c’est qu’il y a des incidents à armes à feu, il y a des gens qui décèdent. Ça inquiète les gens», a-t-elle rétorqué.
Augmentation policière
La demande de l’accroissement de la présence policière «jusqu’à ce que la situation se stabilise» semble toutefois avoir été entendue par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), d’après la mairesse Black.
«J’ai eu des nouvelles comme quoi il y avait eu une réorganisation des ressources et qu’il allait y avoir des équipes dédiées dans les quartiers du Nord-Est. C’est rassurant», a-t-elle souligné à l’émission de radio.
De passage à tout le monde en parle le 14 février dernier, elle s’était heurté à ce sujet à l’activiste Will Prosper, favorable au définancement de la police.
«On pourrait mettre un policier à chaque coin de rue, ça n’aurait pas évité un évènement comme celui qui est arrivé à Meriem (Boundaoui)», avait-il déclaré.
Bien qu’elle admet l’importance du travail social, un milieu dans lequel elle a œuvré, dans son arrondissement, Christine Black avait tout de même souligné l’importance de l’intervention policière.
«S’il y a moins d’intervention avec des armes à feu, à ce moment-là on viendra parler du définancement de la police», avait-elle répondu.
À Montréal-Nord, trois fusillades ont éclaté le 28 août, quatre le 28 novembre et deux autres le 30 janvier. À Saint-Léonard, l’assassinat de la jeune Meriem Boundaoui au début du mois de février a ravivé le débat sur la violence par armes à feu.