Ils étaient une quinzaine d’élèves rassemblés, pinceau à la main, autour de la traverse piétonne de la rue Pelletier en ce 1er juin. Dans le secteur, malgré la signalisation plutôt stricte, les automobilistes faisaient à leur tête. Mais plus maintenant.
Suite à l’implantation de deux bollards de sécurité et la création de deux peintures au sol, les chauffeurs ont immédiatement changé leur comportement, a constaté le directeur de l’école Dominic Besner.
«L’impact est réel, on voit les voitures ralentir. Vous voyez qu’avec l’action citoyenne, c’est possible de faire une différence, d’avoir un impact dans la société», a-t-il fait remarquer aux élèves.
La traverse est l’un des cinq coins «non-sécuritaires» identifiés par ces jeunes dans le cadre du programme J’identifie, j’agis dans ma communauté, porté par le centre d’écologie urbaine de Montréal. Pour ce faire, les élèves se sont penchés sur les enjeux de mobilité près de leur école à la suite d’une marche exploratoire et d’ateliers réalisés en classe.
«Les voitures roulent vite ici, elles se stationnent illégalement et quand on veut aller manger à l’extérieur, elles bloquent le passage», a souligné Tola Agbona, qui a pris part au projet avec sa classe.
L’effet des nouveaux ajouts est toutefois saisissant. La peinture colorée au sol et les deux bollards donnent un effet de rétrécissement de la voie, occasionnant un ralentissement quasi certain des véhicules.
«D’utiliser le rétrécissement de vision, et d’avoir une démarche artistique comme ça, je trippe ben raide!», s’est exclamée la mairesse suppléante Chantal Rossi, tout en annonçant une série de mesures à venir pour sécuriser les routes autour des écoles.
Mené dans une autre école de Verdun en 2019, le projet J’identifie, j’agis dans ma communauté permet aux jeunes de 12 à 17 ans de façonner leur milieu de vie par l’entremise «d’un processus d’urbanisme participatif» afin de les impliquer dans la création d’environnements sécuritaires.
Participation
Baya Eladed, professeure titulaire du groupe d’élèves en question, était très heureuse de voir le projet enfin se réaliser plusieurs mois après qu’il ait été entamé. Malgré les retards occasionnés par la pandémie, sa classe de francisation a finalement vu le fruit de leurs efforts.
«C’est un espace que les jeunes se sont approprié. Plusieurs sont ici depuis seulement quelque temps, et ils ont pris conscience du danger que cela représentait. À douze ans, ils ne réalisent pas toujours», confie celle-ci.