Montréal-Nord

Le point de service en santé du Nord-Est se fait attendre

CLSC de Montréal-Nord

Un point de service de plus petite taille que celui du boulevard Lacordaire devait voir le jour cette année.

Plus d’un an après avoir été annoncé, le nouveau point de service du CSLC de Montréal-Nord dans le Nord-Est se fait toujours attendre. Une déception pour les organismes et les élues locales, selon qui les besoins en santé sont encore plus criants qu’avant la pandémie.

Il y a longtemps que les citoyens et les organismes du quartier réclament une clinique de proximité dans ce secteur enclavé et où les problèmes d’accessibilité aux soins sont bien connus.

La ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, a finalement fait l’annonce d’un nouveau point de service en santé en mai 2021. Ce dernier devait voir le jour dans l’année suivante. Or, plus d’un an plus tard, aucune date d’ouverture n’a encore été communiquée.

Dans une série de courriels envoyés à Métro, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal indique ne pas être prêt à accorder une entrevue à ce sujet. «Le plan clinique est finalisé et nous en sommes actuellement à identifier des locaux pour répondre à nos besoins», indique-t-on dans un premier courriel.

«La pandémie a certes ralenti le rythme auquel on aurait souhaité avancer, mais, comme aucun échéancier n’a été formellement fixé à ce jour, on ne peut pas parler de retard», ajoute-t-on dans un courriel subséquent.

Des consultations à venir

Jointe par téléphone, la directrice de la Table de quartier de Montréal-Nord, Hoda Essassi, rappelle qu’un travail colossal a été effectué par les organismes dans les dernières années pour documenter les besoins de la population en matière de santé.

«On sait que pour différentes raisons, les gens ne vont pas consulter [au CLSC] sur Lacordaire. Le Nord-Est, c’est très mal desservi en transport et c’est enclavé. Il y a aussi une réticence de la population à consulter. […] Les nouveaux arrivants et les demandeurs d’asile ne connaissent pas leurs droits», énumère-t-elle.

En attendant l’ouverture du nouveau point de service, la Table de quartier et l’organisme Paroles d’ExcluES collaboreront avec le CIUSSS pour consulter les citoyens sur la nature des services à offrir, possiblement cet automne.

«Les besoins, on les connaît. Maintenant, il s’agit de savoir qu’est-ce qu’on offre concrètement aux citoyens», a expliqué Mme Essassi.

Membre du comité consultatif, le directeur général de Paroles d’ExcluEs, Olivier Bonnet, est enthousiaste à l’idée de collaborer. Il se dit cependant inquiet par rapport aux attentes que de telles consultations pourraient susciter chez les citoyens.

«S’il ne se passe rien, ils seront à nouveau déçus. […] Mais il y a beaucoup de bonne volonté, j’ai l’impression que ça bouge», a-t-il nuancé.

Des élues impatientes

De son côté, la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, est impatiente de voir le projet se concrétiser.

«On n’a eu aucune nouvelle et je trouve ça préoccupant. Les besoins sont encore présents, peut-être encore plus postpandémie», a déclaré l’élue d’Ensemble Montréal, pour qui le projet de point de service dans le Nord-Est d’une «importance capitale».

Même son de cloche du côté de la députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille.

«C’est un besoin essentiel pour le nord-est de Montréal-Nord. Il y a des besoins. Plusieurs études confirment l’évidence: les besoins sont criants, que ce soit en santé mentale, en santé physique, sur tous les fronts […] Qu’est-ce qu’on attend pour aller de l’avant?», a déclaré l’élue libérale.

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