Alors qu’un récent rapport de l’enquêtrice indépendante Francine Dupuis fait état d’une «culture toxique» à l’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore, des infirmières scolaires craignent d’être appelées pour venir prêter main-forte au service au cours de la saison estivale.
Le rapport, qui présente 135 recommandations visant à rehausser la qualité des soins et améliorer les relations au travail, souligne pourtant la nécessité d’avoir du personnel «bien formé». Ce dernier insiste particulièrement sur le fait suivant: «ne jamais laisser une nouvelle infirmière sur le terrain si elle n’a pas reçu sa formation complète sur les soins d’urgence», rapporte La Presse canadienne.
Mme Dupuis évoque un département «spécialisé et complexe», pour lequel une formation adaptée est cruciale.
Le Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (SPSSODIM), qui aurait pris connaissance des intentions de l’établissement de solliciter des infirmières scolaires, n’a pas caché sa stupéfaction.
«Dans le rapport, Francine Dupuis, parle de mettre l’emphase sur l’expertise et l’expérience dont on a besoin pour donner des soins sécuritaires. Là, on va demander à des infirmières qui font complètement un autre travail dans les écoles de venir travailler auprès de patients instables», a déploré la présidente du syndicat Johanne Riendeau.
Une formation de quatre journées serait prévue par l’employeur pour les nouvelles recrues, indique Mme Riendeau. Habituellement cette dernière s’étire sur six semaines, contraste-t-elle.
Le CIUSSS affirme pour sa part que ce personnel de renfort sera affecté à des tâches qu’il est en mesure de réaliser et que la pratique de solliciter des infirmières scolaires l’été est courante.
«On n’est pas encore rendu à forcer des gens», a assuré la présidente-directrice générale adjointe Najia Hachimi-Idrissi, qui a souligné que l’appel sera effectué sur la base du volontariat.