Le 23 janvier, le candidat à la succession de Jean Charest, Philippe Couillard, a visité les bureaux du journal Cités Nouvelles. Le politicien a, entre autres, abordé la question des coupures du gouvernement en santé, du décrochage scolaire et du statut des villes bilingues.
Fin 2012, le gouvernement Marois a annoncé des coupures dans plusieurs ministères, dont celui de la santé, pour atteindre des cibles budgétaires. «Je suis très inquiet par la coupe de 50M$ pour les chirurgies. On avait fait des gros progrès à ce niveau au cours des dernières années. Je ne voudrais pas qu’on revienne en arrière», soutient celui que plusieurs voient comme le prochain chef du Parti libéral du Québec. Selon M. Couillard, il aurait été préférable de demander aux établissements de couper dans les services administratifs et les services de soutien plutôt que dans les soins directs aux patients. «Ça m’inquiète de voir ça», souligne l’ancien neurochirurgien et ministre de la Santé.
Garder une paix linguistique
Le 5 décembre, le gouvernement péquiste a présenté le projet de loi 14 quipourrait avoir un impact sur le statut bilingue de plusieurs villes à travers le Québec. Sept villes défusionnées de l’Ouest-de-l’Île ainsi que l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro ont riposté en adoptant une motion pour conserver leur statut.
Questionné à ce sujet, Philippe Couillard croit qu’il n’y a pas nécessité d’alourdir la loi 101. «La loi 101 fonctionne bien. On a vu au dernier recensement que les allophones utilisent beaucoup plus le français qu’auparavant. Ajouter d’autres mesures d’obligation ne protégera pas le français et rendra les contacts sociaux difficiles», soutient-il. «On avait un équilibre, une façon de les gérer. Pourquoi changer cela? C’est un irritant qui n’est pas nécessaire», tranche le quinquagénaire.
Lutte au décrochage scolaire
Abordant la question du décrochage scolaire, le candidat assure qu’il y a plusieurs façons de lutter contre le problème. «Ce qui semble fonctionner très bien se sont les initiatives qui partent des communautés. Chez nous au Lac-Saint-Jean, on a le Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire (CRÉPAS)», affirme le politicien. Lorsqu’il y a une concertation de toute la communauté, c’est souvent ce qui est le plus efficace. Le rôle du gouvernement n’est peut-être pas de faire les choses à la place des communautés, mais de leur donner les moyens et l’environnement pour qu’un programme similaire au CRÉPAS puisse exister», suggère-t-il.
Père de trois enfants, et beau-père de deux autres, Philippe Couillard est convaincu que le décrochage scolaire, qui touche en grande partie les garçons, est l’enjeu principal du système d’éducation. L’homme trouve important de conserver la diminution du nombre d’élèves par classe dans des secteurs défavorisés. Enfin, l’aspirant-chef libéral voudrait accorder un suivi individualisé aux enfants de l’immigration récente, dont plusieurs ne maîtrisent pas le français ou l’anglais en arrivant au pays.