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Cancer de la peau: rester en vie grâce à un médicament novateur

Sylvain Gagnon n’avait plus que deux ans à vivre lorsque son médecin lui a proposé un traitement expérimental, appelé Keytruda, pour combattre son cancer de la peau. Deux ans plus tard, la maladie n’a connu aucune récidive et il participera à un Ironman cet été.

«Ça relève du miracle, estime M. Gagnon, qui reçoit ses traitements à l’Hôpital Juif. Ma situation est stable et je n’ai aucun effet secondaire majeur. Je ne sais pas si les résultats sont positifs pour tout le monde, mais pour moi, le Keytruda fonctionne. Ma seule autre explication serait le thé vert», ironise-t-il.

Le Keytruda est une molécule développée en laboratoire et injectée par intraveineuse. «La molécule localise la tumeur et agit au niveau des globules blancs  afin de les stimuler à combattre le cancer, de la même façon qu’ils sont appelés à combattre lorsque nous avons une infection ou un virus,» explique le Dr Joël Claveau, dermato-oncologue à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Quelques mois après que M. Gagnon ait reçu son premier diagnostic de mélanome, en 2010, et malgré les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, les taches cancéreuses se sont multipliées.

Le médecin de profession a dû subir neuf interventions chirurgicales. En 2013, il a été placé en arrêt forcé par le Collège des médecins. Son cerveau était atteint.  Il commence alors le Keytruda. Depuis, il reçoit une injection intraveineuse de 30 minutes toutes les trois semaines, et aucune nouvelle cellule cancéreuse n’a été découverte.

«Je profite de la vie au maximum, se réjouit M. Gagnon. Je passe plus de temps avec ma famille, et je me suis mis à m’entraîner sérieusement.  Cette année, je participerai à une course Ironman, soit 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42 km de course à Tremblant afin de recueillir des fonds.»

Traitement de première ligne
Le 31 mai, Keytruda a officiellement été reconnu comme un traitement de première intention du mélanome métastatique au Canada. Auparavant, il n’était disponible qu’en dernier recours.

«C’est une très bonne nouvelle, soutient Dr Claveau. Le mélanome avancé est, depuis des années, un type de cancer difficile à traiter et contre lequel la plupart des traitements ont été peu efficaces et toxiques dans certains cas. Nous pouvons maintenant espérer que les statistiques de survie vont changer.»

Lors du congrès de l’American Society of Clinical Oncology présenté à Chicago le 4 juin, des chercheurs ont démontré que 40% des patients qui prennent du Keytruda sont en rémission après trois ans de traitement.

Les scientifiques ne connaissent pas encore les effets lors de l’arrêt complet du traitement. Des études sont en cours afin d’arrêter celui-ci après une période de deux ans.

Deux cent soixante-dix essais cliniques sont en cours afin de voir s’ils sont efficaces pour 30 autres types de tumeur.

Le mélanome
Le mélanome est une forme très grave de cancer de la peau. Selon les estimations de 2015, 6 800 Canadiens ont reçu un diagnostic de mélanome et 1 150 patients en sont morts. Un patient sur cinq atteint d’un mélanome métastatique a une espérance de vie supérieure à 5 ans.

Le meilleur moyen de réduire les risques de mélanome demeure la prévention et la protection contre les rayons ultraviolets.

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