Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

RDP: Une vaste campagne pour vendre «la banlieue en ville»

La mairesse de l'arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, s'exprime en conférence de presse à la Maison du citoyen, le 9 février 2017.

À coups d’affiches, d’encarts publicitaires dans des journaux, de vidéos promotionnelles sur YouTube et d’un panneau-réclame numérique en bordure de la 40, l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles est engagé dans «la plus importante campagne de valorisation du territoire jamais produite dans l’est de Montréal.»

Visiblement en mode séduction auprès des investisseurs et des jeunes familles du Grand Montréal qui se cherchent un lieu de résidence, l’arrondissement fait notamment valoir que l’accès à la propriété y est le plus abordable à Montréal, que près de la moitié des logements qui s’y construisent sont des maisons unifamiliales et que la majorité (63%) de ses ménages sont propriétaires.

«On a une offre qui peut encore être développée, mais tout le potentiel est là. Ce que nous offrons, c’est la possibilité de s’acheter une maison ou d’être locataire, de fonder une famille, de vivre, travailler et se divertir ici», a fait valoir la mairesse Chantal Rouleau, en marge d’une conférence de presse jeudi.


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L’arrondissement évoque aussi ses accès «rapides» au centre-ville via ses trois gares du Train de l’Est et les autoroutes 25 et 40, «sans pont à traverser». De plus, il vante sa position entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Prairies, ses 24 km de berges, les projets de l’administration en place pour les mettre en valeur, ses deux parcs-natures, ses parcs et espaces verts, ses installations sportives et ses centaines d’événements culturels gratuits.

Aux entrepreneurs, l’arrondissement se targue d’offrir de très bonnes perspectives d’emplois pour les résidents, de grands espaces à prix abordables, plusieurs zones de constructions résidentielles (6450 unités d’ici 2025) et un bassin non négligeable de clientèle pour le commerce de proximité.

Une féroce compétition
Cette campagne s’amorce alors que les données du Recensement 2016 montrent que la population de la grande région de Montréal a augmenté de 4,2% depuis 2011, surtout grâce des taux de croissance démographique qui dépassent les 5% dans la couronne nord de l’île.

En plus des banlieues, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles rivalise aussi avec les autres arrondissements montréalais pour retenir les jeunes familles tentées par l’idée d’une maison unifamiliale avec grande cour arrière.

Voilà pourquoi l’arrondissement mise sur le concept de «banlieue en ville», expression reprise par la mairesse Rouleau durant sa conférence de presse, souligne le chroniqueur en développement urbain Marc-André Carignan.

«À l’extérieur de l’île de Montréal, les promoteurs immobiliers et les villes de banlieue font un marketing extrêmement agressif ces dernières années pour attirer des résidents», dit celui qui contribue au journal Métro et à Radio-Canada.

Ce dernier remarque que la campagne vise particulièrement les 18-34 ans, une clientèle avec un certain pouvoir d’achat, qui peut dynamiser le secteur.

«C’est une tendance qu’on va voir de plus en plus dans le Grand Montréal et la compétition sera de plus en plus agressive. Présentement, c’est les banlieues qui l’emportent, visiblement, surtout auprès de la classe moyenne et des familles […] Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles s’inscrit dans cette compétition et met ses atouts de l’avant pour aller chercher une partie de cette clientèle qui aimerait peut-être rester sur l’île de Montréal.»

La mairesse Rouleau estime que son arrondissement a tout pour tenir tête aux banlieues. «Oui, peut-être que des gens vont ailleurs, mais ici, on sent et on gère la croissance », a déclaré Mme Rouleau, en soulignant que la population a augmenté de 6,1% en 10 ans, pour atteindre plus de 111000 habitants.

«Il y a de plus en plus de monde. On le sait par l’utilisation de nos services, par des investissements que nous devons faire. On sort d’une morosité qu’il y avait sur le territoire, pour s’en aller vers autre chose.» – Chantal Rouleau

Les arguments de vente de l’arrondissement trouvent écho auprès de la Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM), qui voit la campagne RDPAT, on vous en offre plus d’un «très bon œil» et souhaite en voir d’autres du genre.

«Nous trouvons que Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles se positionne très bien parce que la rétention des familles sur l’île de Montréal est un enjeu important, pense la pdg de la Chambre, Christine Fréchette. Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, c’est non seulement un milieu où on s’installe pour ensuite travailler ailleurs, mais aussi un endroit où travailler, démarrer une entreprise et prospérer.»

À 183$ du pied carré, en moyenne, ajoute-t-elle, l’accès à la propriété est bien plus accessible dans le secteur qu’ailleurs sur l’île de Montréal.

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