Dans un local commercial d’environ 1000 pieds carrés, à Pointe-aux-Trembles, Guillaume Salvas et Jérôme Fournier cultivent leurs micropousses, tout en perfectionnant la technologie de culture verticale qui, assurent-ils, leur permet de produire plus, plus vite et de meilleure qualité que la concurrence.
Guillaume Salvas et Jérôme Fournier sont les fondateur et directeur de la recherche et du développement d’Ôplant. Cette jeune entreprise d’agriculture urbaine née en 2015 cultive et commercialise divers types de micropousses produites à l’aide d’une «ferme» intérieure en étagères superposées dans lesquelles les plants poussent hors terre, éclairés au DEL, dans un environnement contrôlé par ordinateur.
100 kg
Avec leur prototype de la taille d’une minifourgonnette, les entrepreneurs disent produire jusqu’à 100 kg de micropousses par semaine, toutes les semaines, sans utiliser de pesticides ni d’OGM.
«En moyenne, une culture nous prend sept jours, ce qui fait qu’environ chaque semaine, on sème, puis on récolte. On a une récolte de produits frais à peu près 52 fois par année», affirme Jérôme, un Hochelagais d’adoption diplômé en ingénierie.
«Ultimement, nous souhaitons franchiser ce concept, c’est-à-dire vendre l’image de marque, la technologie de production et le système d’exploitation à des franchisés qui vont exploiter des fermes comme notre ferme modèle ici à travers le Québec et ailleurs», explique Guillaume, un natif de Montréal-Nord formé en agroéconomie.
TC Media n’a pas été autorisé à prendre en photo le prototype puisque ses détenteurs désirent déposer des demandes de brevets.
Avantage concurrentiel
En attendant de faire breveter leur technologie, puis de se franchiser, les jeunes entrepreneurs vendent leurs micropousses à des restaurants à Montréal et plus tard cette année, au détail.
«Nous avons décidé de commencer avec les micropousses parce que c’est un produit très fragile, très périssable et nous avons un avantage concurrentiel dans le fait d’être situé en milieu urbain, près de notre marché […] Nous livrons en l’espace de 24 à 48h. Il n’y a pas d’intermédiaire. Nous avons un camion réfrigéré et une chambre froide, alors le produit demeure au frais», justifie Guillaume.
«Et en ce moment, ajoute-t-il, les micropousses, c’est un marché en croissance, un produit que les chefs aiment cuisiner à cause de son goût très prononcé comparativement aux plants matures. C’est aussi vu comme un super aliment très nutritif.»
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Coup de cœur
Plus tôt en avril, Ôplant a remporté le prix coup de cœur du jury, ainsi qu’un prix dans la catégorie «Innovations technologiques et techniques» du volet local (Est-de-l’île) du concours d’entrepreneuriat Défi PME MTL. Fiers de représenter l’est de l’île au niveau provincial du concours, les entrepreneurs comptent bénéficier des bourses et du réseautage mis à leur disposition.
«C’est une belle tribune qui m’a permis de rencontrer des acteurs économiques locaux […] En plus, le développement du prototype, on ne se le cachera pas, coûte cher à une petite entreprise comme la nôtre. Alors c’est certain que ce genre de revenus nous permettra d’accélérer le développement de l’appareil», dit Guillaume.
Ce dernier s’est lancé en affaire après avoir perdu un emploi et vu la technologie d’un exposant à un salon d’horticulture, explique-t-il. «C’est là que j’ai connu ce domaine émergent : l’agriculture intérieure. C’est vraiment récent, dû à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la baisse du prix de vente de l’éclairage à la DEL au cours des cinq dernières années. C’est maintenant de plus en plus rentable de faire de l’agriculture en éclairage artificiel versus l’extérieur», expose le fondateur d’Ôplant.