Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles lance une campagne de séduction pour attirer les jeunes familles. Pour les convaincre de s’installer dans le secteur, l’arrondissement utilise les réseaux sociaux pour transformer ses résidents en ambassadeurs de leur quartier.
En plus d’une vidéo et d’une publicité radiophonique, RDP-PAT lance son propre mot-clic: #monplusrdppat. Avec celui-ci, les citoyens sont appelés à partager sur Instagram et Facebook des images de ce qu’ils aiment autour de chez eux. La mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois, souhaite ainsi faire découvrir les « trésors cachés » qui « feront tomber sous le charme de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles ».
En misant sur les paysages de nature et sa proximité avec la rivière des Prairies et le fleuve Saint-Laurent, RDP-PAT espère s’éloigner de l’image industrielle qui l’a longtemps caractérisé.
En plus de ses différents attraits, RDP-PAT peut compter sur le fait qu’il demeure l’un de secteurs les plus abordables de l’île de Montréal. Selon le rôle d’évaluation foncière 2020-2022, le prix des condos est le plus bas de l’île avec une moyenne de 189 000$. La moyenne pour les maisons unifamiliales est de 341 500$, deuxième prix le plus bas à Montréal.
Des plus et des moins
Si la campagne sur les médias sociaux permet de promouvoir des lieux ou des activités du quartier, il est toutefois difficile de savoir si elle aura un impact réel auprès d’éventuels nouveaux résidents, soutient Nicolas Coutant, professeur au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal.
Comme l’explique son collègue, Bernard Motulsky, de nombreux autres facteurs rentrent effectivement en compte.
« On ne choisit pas de s’installer à un endroit seulement avec une publicité, on le fait en fonction de l’histoire que l’on a vécue, de là où l’on a été élevé. Mais cela fait maintenant partie des moyens que vous avez pour décider où vous allez vivre. »
-Bernard Motulsky, professeur au département de communication sociale et publique de l’UQAM.
La campagne peut avoir plusieurs impacts positifs, comme donner une image moderne à l’arrondissement ou un sentiment de fierté aux citoyens déjà présents qui peuvent partager ce qu’ils aiment dans leur quartier.
Cependant, ce type de marketing territorial existe depuis longtemps, a été formalisé et déployé depuis une quinzaine d’années partout dans le monde. Comme le souligne M. Coutant, de nombreuses villes telles que New York, Paris ou Montréal ont eu recours à ces stratégies. En reproduisant ces mêmes pratiques, « on fait tous pareil et on sait très bien que finalement pour ne pas obtenir de l’attention, il n’y a rien de tel », soutient le professeur.
L’arrondissement a fait affaire avec l’agence de publicité montréalaise Factories pour sa campagne. Le coût total s’élève à 24 000$, mais compte dans le budget des communications. Cela inclut la production de la vidéo, l’annonce radio et les honoraires de l’agence, affirme Maika Bernatchez, chargée de communication à l’arrondissement.
Un des citoyens qui utilisent le nouveau mot-clic sera tiré au hasard et remportera un certificat-cadeau émis par l’arrondissement.