Alors que Justin Trudeau voit une fin de crise du coronavirus « réaliste » en juillet, les vacances d’été pourraient être mises à mal : à Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et Montréal-Est, les camps d’été s’organisent dans le brouillard. Certaines structures ont débuté les inscriptions, d’autres font le choix de les annuler pour ne pas donner de faux espoirs aux enfants.
Optimistes ou réalistes, seul l’avenir pourra le dire. Dans l’arrondissement, les décisions quant à maintenir ou non les camps d’été se fera au cas par cas, selon les moyens, le ressenti des directeurs et surtout les directives gouvernementales.
Aux centres Roussin et Édouard-Rivet, le mot d’ordre est l’optimisme. Les deux structures, gérées par la Société de ressources-loisirs de Pointe-aux-Trembles, ont déjà lancé les inscriptions en ligne. « On s’adapte », explique Jocelyn Laplante, directeur général adjoint. Il assure par ailleurs qu’en cas d’impossibilité de maintenir les activités, des camps d’été, à cause du coronavirus, les familles seront remboursées.
Le centre Roussin, qui a ouvert ses inscriptions à la mi-mars, ne souffre pas d’un manque d’inscription, « on a déjà 300 inscrits, je pense que les familles ne veulent pas perdre des places », analyse le directeur adjoint. Le centre récréatif Édouard-Rivet, lui, a ouvert ses inscriptions en ligne le 3 avril. Les entrevues d’embauches de moniteurs sont d’ailleurs en cours, via visioconférence.
Il allait de soi pour les dirigeants de ne pas prévoir l’imprévisible et de ne pas priver de vacances les quelque 1000 enfants accueillis chaque été dans les deux centres. « On espère que cet été, toute cette crise sera plutôt derrière nous », souhaite Jocelyn Laplante. D’autant que les camps d’été représentent un gain financier pour ces deux centres. « Jusqu’à présent, on évalue les pertes liées à la crise à 30% », soutient M. Laplante. Une perte sèche entre autres liée aux sessions de printemps ayant été annulées.
Le Relais du bout, implanté au centre communautaire Mainbourg, est lui aussi en mode positif. Les inscriptions en ligne sont ouvertes. Les parents sont invités à ne pas payer en ligne, mais de donner l’argent plus tard, une fois la crise passée. L’organisme est également en période embauche de personnel pour assurer les camps d’été.
«Il y a encore trop de zones d’incertitudes»
Au Don Bosco YLC, qui s’occupe à 100% d’activités sportives à destination des jeunes, la tenue des camps de jour est incertaine pour le moment. L’organisme « s’adapte et s’ajuste à la pandémie du coronavirus, en espérant que l’été apporte de meilleurs jours ».
Ce qui pourrait impliquer, « une inscription plus tardive, et de commencer et finir les camps plus tard, tout en permettant des facilités de paiement » pour les 500 jeunes accueillis annuellement dans les installations de l’école East Hill.
Chez Équipe RDP, recevant chaque été 420 enfants, ce n’est pas tant le risque de manquer d’argent qui a remis en cause les inscriptions aux camps de jour, précise Pierreson Vaval, directeur, mais plutôt l’incertitude quant à l’avenir. « Tant que les installations n’auront pas rouvert, on ne pourra pas faire d’activités, insiste M. Vaval. Il y a encore trop de zones d’incertitudes, quand on regarde ce que les autorités nous présentent, ce n’est pas rassurant. »
« De manière réaliste, on ne pouvait pas donner de faux espoirs aux familles en lançant les inscriptions » des camps d’été. Selon lui, le temps est plutôt au traitement des urgences, « au développement de solutions pour les populations en confinement qui sont inquiètes ».