« Les problèmes respiratoires sont plus fréquents dans le secteur est de Montréal. Parmi les facteurs qui contribuent à ces problèmes, on note le faible taux d’allaitement, l’exposition à la fumée de tabac, la présence d’animaux domestiques, la pollution venant du chauffage au bois, le niveau d’activité physique, la présence d’insectes et l’insalubrité des logements », a expliqué Johanne Fradette, conseillère-cadre en développement durable au centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Pointe-de-l’Île, lors de la conférence La qualité de l’air, c’est votre santé qui s’est déroulée au Centre Roussin le 11 octobre dernier.
La fumée
Les particules produites lors de la combustion du bois ne sont pas toutes évacuées par la cheminée. Plusieurs organismes de santé publique recommandent donc d’éviter l’utilisation de tels appareils, mais « lorsque les citoyens choisissent d’utiliser un système au bois, il est important que les cheminées soient bien ramonées pour permettre une meilleure évacuation de la fumée », recommande Mme Fradette.
La fumée secondaire est un facteur qui peut causer des maladies respiratoires. « Le taux de tabagisme dans l’Est est de 37,75 % alors que dans l’ensemble du territoire montréalais, ce taux est à 27 %. L’exposition des enfants à la fumée du tabac est un problème sur notre territoire; 35,6 % des enfants de 6-12 ans sont exposés, alors qu’à Montréal, ce taux est de 14 % », signale Mme Fradette. Le CSSS de la Pointe-de-l’Île a d’ailleurs mis sur pied des programmes comme Zéro nico pour mon coco et le Centre d’abandon du tabagisme afin de sensibiliser la population. « Fumer près d’une cheminée ou sous la hotte de la cuisinière n’évacue pas la fumée secondaire, il ne faut pas que les gens fument en présence d’enfants et surtout pas dans la voiture, souligne Mme Fradette. C’est important de sensibiliser les mères, mais aussi leur milieu. Souvent, les femmes cessent de fumer lorsqu’elles sont enceintes, mais leur conjoint continue et c’est un problème. »
Les insectes nuisibles
Les punaises de lit, les coquerelles et les rongeurs sont des nuisances pour plusieurs raisons. Ils peuvent aussi provoquer des maladies respiratoires, particulièrement pour les gens souffrant d’asthme ou d’allergie. « Il est très important que les citoyens qui sont aux prises avec ces bestioles, le signalent aux organismes compétents », affirme Mme Fradette. Certaines mesures simples, comme de stocker la nourriture dans des contenants hermétiques et de nettoyer les tours de la cuisinière peuvent éviter la présence de ces nuisances. Les acariens causent également des allergies. Pour éviter leur présence, les citoyens peuvent se procurer des couvre-matelas et des couvre-oreillers antiacariens.
Humidité
Les problèmes d’humidité, particulièrement dans les sous-sols, sont une autre cause importante de troubles respiratoires. La moisissure et les champignons libèrent des spores qui sont ensuite respirées par les occupants de l’appartement. En plus des traces visibles sur les murs, la condensation qui se forme dans les fenêtres est un autre signe de problème d’humidité.
D’autres facteurs peuvent favoriser les problèmes respiratoires, comme l’insalubrité ou le surencombrement. « Même en hiver, il est important d’ouvrir les fenêtres une fois de temps en temps pour changer l’air », rappelle Mme Fradette.