La Ville de Montréal va acheter un terrain dans Rosemont destiné à la construction de 45 logements sociaux et abordables. Une annonce inattendue qui a été accueillie favorablement par le comité de logement de Rosemont.
Le terrain en question se situe dans le prolongement de la rue Gilford, dans le secteur d’Angus. Grand de 1600 m2, il appartenait jusqu’à présent à un propriétaire qui construit présentement des immeubles résidentiels sur une autre parcelle toute proche.
Ce dernier a ainsi vendu ce terrain pour respecter la «Stratégie d’inclusion de logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels», note la Ville dans son communiqué. Cet achat entre donc dans le cadre du programme AccèsLogis à travers lequel la Ville a l’ambition de construire 12 000 logements sociaux et abordables.
«S’il est trop tôt pour déterminer un échéancier de construction, l’achat de ce terrain permet à la Ville de s’assurer de pouvoir développer du logement social sur un terrain qui a un potentiel de 45 logements», précise Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse.
Une «bonne nouvelle»
Pour développer le projet, le terrain sera ensuite vendu à un organisme communautaire comme une coopérative d’habitation par exemple. Bien que les détails ne soient pas encore déterminés, le projet pourrait bénéficier à plusieurs familles rosemontoises.
«C’est une bonne nouvelle. On manque de logements sociaux dans Rosemont. C’est un pas dans la bonne direction», se réjouit Arnaud Duplessis-Lalonde, organisateur communautaire au Comité logement Rosemont.
Mais, si la nouvelle est très positive, il rappelle aussi que plus de 1200 ménages sont actuellement requérants pour un logement social dans Rosemont.
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui accueille aussi la nouvelle favorablement, ne manque pas de souligner l’ampleur de la crise du logement à Montréal.
«On est satisfait de voir que la Ville poursuit son plan de construction de logement social. Toutefois, il faut que le provincial se penche sérieusement sur la question du logement si on veut espérer des améliorations sur le long terme», souligne Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU.
Avant la crise sanitaire, 85 000 familles montréalaises dépensaient plus de 50% de leur revenu dans leur logement. Le FRAPRU craint que la hausse du chômage causée par la pandémie exacerbe la crise du logement et déplore l’inaction du gouvernement québécois à ce sujet.