Depuis des années, les pannes d’électricité sont fréquentes dans le secteur d’Angus. Les résidents, dont plusieurs sont en télétravail, sont fatigués de devoir composer avec ce problème.
Marilù Cruz vit dans Angus depuis plus de 13 ans. Pendant 10 ans, habitant dans un immeuble récent, elle est persuadée que les pannes de courant qu’elle subit sont dues à un défaut d’installation dans l’immeuble.
Mais, quand elle déménage pour s’installer plus près des shops Angus, elle se rend compte que le problème est plus général et semble toucher tout le secteur.
«Je suis dans un immeuble plus ancien avec 39 logements et quand il y a une panne, les ascenseurs et les portes de garage se bloquent. Les feux de circulation sur la rue s’arrêtent aussi régulièrement, ce n’est pas très sécuritaire pour mes deux garçons», explique Mme Cruz.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages comme celui-ci sont nombreux. Depuis le début de la pandémie, ces coupures de courant répétées semblent mettre la patience des résidents à rude épreuve.
«J’ai un bébé à la maison et s’il y a une panne, ça veut dire que je dois attendre avant de pouvoir le faire manger. Je suis aussi en télétravail et c’est souvent problématique», raconte Caroline Forcier, une autre résidente d’Angus.
Pour Mme Cruz les deux pannes qui ont eu lieu le 11 juin ont encore un goût amer. Elle aussi en télétravail, elle organisait depuis des mois un événement virtuel important auquel participaient six hauts dirigeants de son entreprise. À cause des coupures, elle a perdu sa connexion internet pendant de longues minutes.
Une fréquence anormale
Bien que les pannes soient parfois annoncées à l’avance, elles arrivent souvent de façon impromptue selon les témoignages. D’après Denis-Martin Chabot, habitant proche de l’avenue Mont-Royal, les pannes arrivent au moins deux fois par mois.
«C’est aléatoire. Il peut y avoir des pannes aux deux semaines et ensuite plus rien pendant quelques temps», témoigne-t-il.
«En un an, depuis que je suis dans le secteur, j’ai vécu plus de pannes que dans tout le reste de ma vie», ajoute aussi Mme Forcier.
Interpellée sur cette question, Hydro Québec s’excuse et confirme que le nombre d’interruptions de service est particulièrement élevé dans le quadrilatère Iberville/Bourbonnière et Saint-Joseph/Rachel. Leur durée varierait entre 1h30 et 4 heures en moyenne.
«Depuis le début de l’année, nous avons enregistré plus d’une centaine d’interruptions sur les 8 lignes qui alimentent le secteur Angus», précise Ouali Fodil, conseiller aux affaires régionales chez Hydro Québec.
Comprendre les causes
Selon lui, 68% de ces pannes seraient dues à des travaux d’entretien des lignes électriques qui nécessitent d’interrompre momentanément le service.
«Concrètement, nous patrouillons régulièrement les lignes et remplaçons diligemment les équipements critiques, nous installons des pare-animaux dans les postes et nous élaguons les branches près des fils entre autres», ajoute M. Fodil.
Curieux de comprendre les raisons derrière ces multiples interruptions, plusieurs personnes ont fait part de leur plainte à Hydro Québec. M. Chabot et Mme Forcier ont ainsi reçu respectivement des réponses très similaires.
Dans les deux courriels qu’ils ont reçus, on peut lire que les travaux d’élagage devraient avoir lieu jusqu’en juin 2021, ce qui laisse les deux résidents sceptiques.
«Je fais confiance à Hydro Québec, mais ça fait des années que ça dure donc leur réponse ne m’a pas complètement convaincu», confie M. Chabot.
Plusieurs autres clients, y compris Mme Cruz, envisagent de mener une action collective si la situation ne s’améliore pas.