Évoluant dans le milieu du jeu vidéo depuis toujours, Marc Shakour s’est progressivement rendu compte que cet univers était rattaché à un tas «d’idées préconçues». Pour informer tout le grand public, et surtout les parents qui se trouvent souvent bien perdus dans ce vaste monde, il a créé un site Internet d’information gratuit, Écran Partagé.
«C’est assez compliqué pour les gens qui ne connaissent pas du tout [le jeu vidéo]. Sur Netflix, on choisit un film, on clique et c’est bon. Dans le jeu vidéo, il y a plein de choses à savoir», résume-t-il, en entrevue avec Métro.
L’ex-journaliste du Réseau des sports (RDS) spécialisé en jeux vidéo constate un vrai «manque d’information, surtout en français».
«Les gamers savent où trouver les informations. Tout est destiné aux joueurs expérimentés», ajoute le résident de Rosemont–La Petite-Patrie
Avec son site, il vise à informer les parents afin de les éclairer dans les choix de jeux vidéo qu’ils font pour leurs enfants. Pour Marc Shakour, le niveau de violence n’est pas la seule information que les adultes néophytes devraient vérifier.
«Sur mon site, j’indique par exemple si le jeu comprend des achats intégrés. Il arrive que des parents achètent un jeu puis le jeune va derrière leur dos dépenser 700 $ en achats additionnels dans ce même jeu. […] Dans une bibliothèque, les livres sont triés par catégories. Dans les magasins de jeux, c’est simplement un mur avec toutes les boîtes. On ne sait pas si le langage est approprié, s’il faut utiliser des réflexes. Les parents n’ont pas le temps de faire toutes ces recherches», explique l’entrepreneur.
Soutenir le jeu vidéo québécois
Son site Internet est aussi l’occasion pour Marc de mettre en avant des studios québécois. Il fait parfois appel à des contractuels pour écrire du contenu sur Écran Partagé.
«Récemment, on a fait des articles sur cinq ou six jeux québécois sous-estimés. C’est facile pour les grosses sociétés de se mettre en valeur, mais il y a plein d’éditeurs en train de se créer», assure-t-il.
Parmi eux, on retrouve Beyond Fun Studio, Juicy Beast, Tribute Games, MadLife Games, Indie Asylum… La liste est longue.
Écran Partagé est d’ailleurs membre de la Guilde du jeu vidéo du Québec. Cet organisme à but non lucratif regroupe plus de 270 développeurs, créateurs, établissements d’enseignement et entrepreneurs du jeu vidéo établis dans la province.
S’il souhaite faire la promotion des jeux québécois, il n’oublie pas la mission principale du site: informer. Il réalise par exemple des entrevues avec des professionnels de l’industrie qui expliquent leur métier et donnent des conseils aux parents et jeunes qui veulent intégrer le monde professionnel du jeu vidéo.
Marc Shakour a aussi invité une psychologue sur Écran Partagé. Dans une série d’articles, elle évoque des sujets importants pour guider les enfants: réalité virtuelle, plateformes de streaming, dépendance, gestion de la colère; les sujets sont très variés.
Pour l’avenir, l’entrepreneur envisage des interventions en milieu scolaire ou dans des bibliothèques. Un projet qu’il continue de mûrir.