Rosemont–La Petite-Patrie

Des mesures pour renforcer le logement social

L’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie a présenté, jeudi, sa stratégie locale d’inclusion de logements sociaux et abordables ainsi que de lutte à l’insalubrité.

Désormais, les promoteurs immobiliers de projets de 150 logements et plus devront inclure, dans leurs plans, 20% de logements sociaux et 20% de logements abordables.

Pour les constructions de moins de 150 unités, ils devront contribuer à un fonds de compensation destiné à financer des projets de logement social. La valeur de cette compensation sera calculée sur la base des 20% d’inclusion.

«Il y a un gros développement immobilier dans l’arrondissement. Mais, force est d’admettre qu’il est difficile de maintenir la mixité sociale que l’on souhaite et qui est bénéfique, reconnaît le maire, François Croteau. C’est pour cela que nous avons décidé de nous doter d’une stratégie locale, qui vient nettement bonifier celle mise en place actuellement à Montréal.»

L’arrondissement compte quelque 5000 logements sociaux, mais l’offre reste «en deçà des besoins», admet M. Croteau.

«Rosemont–La Petite-Patrie connaît toujours une hausse des demandes de permis de rénovation et de construction, mais nous sommes dans de petits et moyens projets de 50, 20 ou 10 unités, par exemple. On ne dépassera quasiment plus les 200 unités, car il n’y a presque plus de terrains disponibles. Au final, la stratégie de la ville ne sera plus applicable», indique le maire.

À Montréal, tout projet de plus de 200 unités doit se doter de 15% de logements sociaux et de 15% de logements abordables.

Intégrer les travailleurs du milieu
Pour mettre en place cette stratégie, l’arrondissement a travaillé de concert avec les comités logement de Rosemont et de La Petite-Patrie et les Tables de concertation.

«Lors des dernières élections municipales, de nombreux locataires ont interpellé les candidats sur le manque de logements sociaux, sur le développement excessif des condos et sur les problèmes de salubrité des logements. Cette stratégie locale est assurément une réponse positive des élus face à ces préoccupations citoyennes», estime Martine Poitras, coordonnatrice du comité logement Rosemont.

Un comité de suivi du Fonds de compensation sera créé. Il intégrera l’arrondissement et l’ensemble des partenaires.

Lutte à l’insalubrité
Dans la stratégie, on retrouve également plusieurs mesures pour faire face aux problématiques de punaises de lit, vermines et autres dégradations de logements.

«Il y a un problème de fond récurrent. L’application de la réglementation actuelle est compliquée. À partir de maintenant, nos services vont mettre un inspecteur à la disposition du comité de suivi. Il devra mettre en place et faire respecter la nouvelle réglementation. On veut aussi organiser des cliniques d’information; aller sur le terrain, à la rencontre des gens qui n’ont pas les moyens de se défendre. On ne se mentira pas. Il y a des endroits où il y a carrément de l’intimidation envers les locataires. Donc, il faut trouver ces gens-là et les aider», ajoute M. Croteau.

«On connaît des secteurs dans le quartier où les problématiques sont énormes, renchérit Anne Thibault, du comité logement de La Petite-Patrie. Par exemple, certains propriétaires laissent des logements se détériorer rapidement pour pouvoir mettre les gens dehors. Il faut avoir un suivi global et régler le problème une fois pour toutes.»

Rosemont–La Petite-Patrie a déposé, dans la foulée, sa Stratégie locale d’inclusion de logements sociaux et abordables et de lutte à l’insalubrité, en séance extraordinaire d’arrondissement.

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