Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville travaillent de concert pour réaménager les alentours de la gare de train Bois-Franc, située à la limite des deux arrondissements. Alors qu’elle deviendra également une station du Réseau express métropolitain (REM), le lieu se veut au cœur d’un développement impliquant les 22résidents.
Les maires des deux arrondissements, Alan DeSousa et Émilie Thuillier, souhaitent collaborer pour créer un aménagement axé sur le transport en commun, aussi appelé Transit-Oriented Development (TOD).
«Nous voulons un vrai TOD, pas seulement autour du résidentiel et des déplacements pendulaires [domicile-travail], indique la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville. Nous souhaitons construire un milieu de vie complet, pour tous les déplacements et corriger les erreurs du passé.»
Au-delà de réunir autour d’un projet le nord et le sud de la gare Bois-Franc, physiquement séparés par la voie de chemin de fer, l’objectif est de promouvoir la mobilité durable. «Il est impossible que tous les usagers viennent à la gare en auto. Il faut aménager pour qu’ils arrivent à pied, en vélo, en taxi ou en transport collectif», ajoute Mme Thuillier.
Pour le maire de Saint-Laurent, il s’agit bien de maximiser les principes de développement durable. «Chaque occasion est une opportunité pour des rues sécuritaires ou des toits verts, par exemple. Nous voulons une communauté qui a accès à tous les services.»
La véloroute Saint-Laurent s’inscrit dans cette continuité. Le tronçon entre le boulevard Toupin et la gare a été construit en 2016. M. DeSousa prévoit le prolongement de la piste cyclable jusqu’au parc du Bois-de-Liesse, à l’ouest, et vers la gare du Ruisseau, à l’est.
Pour connaître les besoins des résidents, les deux mairies tiendront une consultation publique le 30 avril, suivie d’atelier d’idéation. «Tout reste à étudier. Nous espérons avoir un rapport pour début 2020 afin de l’insérer dans notre plan d’urbanisme», ajoute M. DeSousa.
Agir sur le zonage
Les alentours de la gare Bois-Franc sont déjà en grande partie construits et, surtout, privés. Les municipalités peuvent donc principalement agir sur le zonage, soit les activités autorisées.
«Il s’agit de voir quel est le potentiel à développer et quels terrains sont sous-utilisés, explique Mme Thuillier. Sur le boulevard Laurentien, nous pourrions adopter un zonage mixte, pour enlever certains garages par exemple.»
Les élus souhaitent ainsi déterminer en amont les besoins et la densité voulus pour le secteur. Le but est d’éviter d’être «à la remorque» des promoteurs lorsqu’ils arrivent avec un projet.
Station de métro
La gare, présentement un arrêt du train de banlieue Deux-Montagnes, est appelée à se modifier avec l’arrivée du REM. Pour M. DeSousa, Bois-Franc aurait pu devenir une station intermodale complète en y ajoutant le métro.
«Avec la station Côte-Vertu en travaux, c’est une opportunité manquée, déplore le maire de Saint-Laurent, qui siège dans l’opposition à la ville-centre. Il reste 1,2 km de tunnel à creuser pour atteindre Bois-Franc. Selon tout critère objectif, en termes de coût, d’achalandage et autres, il s’agit du projet le plus rentable.»
Selon Mme Thuillier, qui est membre du comité exécutif de la Ville de Montréal et de Projet Montréal, la mairesse Valérie Plante a demandé à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) d’étudier tous les projets sur la table. «Il faut que plusieurs projets se fassent en même temps et certains sont plus rapides, comme Bois-Franc», conclut-elle en évoquant la ligne rose notamment.
La consultation publique aura lieu le 30 avril, à 19 h (accueil à partir de 18 h 30), au Centre des loisirs de Saint-Laurent (1375, rue Grenet). Inscription: franck.mouiche@ville.montreal.qc.ca ou 514 855-6000, poste 4261.