Des résidents de Saint-Laurent n’ont que des louanges à faire sur leur arrondissement. La plupart affirment même que la vie ressemble à celle dans un village.
Michèle Biron est arrivée à l’époque où Saint-Laurent était une ville, en 1966. Elle se souvient très bien qu’à ce moment-là la municipalité était en pleine expansion. «Nous avions aussi des connaissances qui avaient acheté des propriétés dans ce nouveau quartier. Nous sommes venus nous y installer dans un duplex sur la rue Bleignier», raconte-t-elle.
Le secteur était tout neuf et de nombreuses jeunes familles, surtout de jeunes professionnels, venaient s’y installer. Elle décrit cette époque où il régnait une atmosphère «villageoise» dans Saint-Laurent. «Les jeunes familles se côtoyaient beaucoup, tout le monde se connaissait, quelques-uns s’étant liés d’amitié se recevaient pour des soupers intimes durant la fin de semaine», se souvient-elle.
Très impliquée dans la vie de l’arrondissement, elle organisait avec son mari des bingos, des soirées vins et fromages, et un carnaval d’hiver au parc Painter. «Nous organisions aussi des activités diverses telles que la messe de minuit avec une chorale des jeunes dans le gymnase de l’école Henri-Beaulieu, bien décoré avec des poinsettias en grande quantité. Nous ramassions de belles quêtes», ajoute-t-elle.
Et aujourd’hui?
En 2021, des résidents de Saint-Laurent s’accordent à dire que l’arrondissement a bien changé. La population a beaucoup augmenté, au point de rendre les logements dans le quartier un peu plus chers. «C’est sûr que c’est assez dispendieux, mais on voit des jeunes familles qui achètent des maisons des années 50, qui ne sont pas neuves, et qui rénovent», explique l’ancien chef de la Division des communications et des relations avec les citoyens, Paul Lanctôt. Selon lui, la croissance de la population à Saint-Laurent se voit notamment avec la fréquentation des écoles. Il a constaté une grande hausse du nombre d’élèves à la commission scolaire Marguerite Bourgeois. «Nous n’avions pas vu ça depuis 20 ans», s’exclame-t-il.
De son côté, Michèle Biron fait l’état des lieux: «le profil de la population du quartier a beaucoup changé, en 1966, y vivaient majoritairement des Québécois et quelques familles d’origine polonaise et ukrainienne, raconte-t-elle. Ensuite sont arrivées les personnes du Moyen-Orient, notamment d’origine libanaise et égyptienne.» Elle décrit son quartier comme très cosmopolite, car il sert de premier pied-à-terre aux nouveaux arrivants du Québec. «L’immigration apporte une grande ouverture d’esprit, des horizons nouveaux et de la diversité», conclut-elle.
Tous s’accordent à dire que la communauté est toujours très soudée. Anciens habitants et nouveaux venus se mélangent. «Mon quartier a beaucoup changé au fil des années. Il y a une plus grande diversité culturelle», raconte la présidente du club d’athlétisme de Saint-Laurent, Edvige Persechino. «Je vois aussi grandir les enfants de quand je suis arrivée. En fait, il y a une évolution, mais assez tranquille. Il n’y a jamais eu de changements brusques. Ça suit vraiment le cours des choses», ajoute-t-elle. Mme Persechino voit en Saint-Laurent un arrondissement confortable et où le bien-être et la sécurité ne font qu’un. «C’est aussi une promesse d’un bel avenir pour les nouvelles familles.»
Malgré les fusions municipales de 2002, qui ont fait de Saint-Laurent un arrondissement à part entière de la Ville de Montréal, le villageois reste bien présent. «On a gardé cette particularité de communauté et de services communautaires. Les gens s’entraident», assure Paul Lanctôt. La prochaine question qu’il posera à son voisin? «‘‘Viens-tu prendre un verre chez moi? ’’ Surtout avec la pandémie, c’est ça qu’on a le goût de dire à tout le monde», plaisante-t-il. M. Lanctôt ajoute plus sérieux: «J’espère qu’il ne déménagera pas. J’ai tellement de bons voisins que je souhaiterais qu’ils demeurent à Saint-Laurent. »