Le Laurentien Tristan Castonguay est devenu l’an dernier le thérapeute en chef des Alouettes de Montréal. À l’âge de 27 ans, il est le plus jeune à occuper ce poste dans la ligue canadienne de football (LCF).
En temps normal, les personnes qui occupent le poste de thérapeute en chef sont dans la mi-trentaine et possèdent au moins 10 ans d’expérience dans des équipes professionnelles. Malgré tout, la candidature de Tristan Castonguay s’est démarquée du lot.
Selon lui, le bagage académique qu’il possède a pesé dans la balance, lui qui étudie toujours au doctorat en thérapie du sport à l’Université Concordia.
«C’est vraiment un concours de circonstances, estime-t-il. Il n’y a vraiment pas beaucoup de thérapeutes du sport qui ont une maîtrise ou un doctorat donc je pense que ça m’a avantagé. Le poste devait être pourvu rapidement aussi, donc ça m’a aidé.»
M. Castonguay a travaillé pendant plusieurs années pour les cliniques Kinatex, avec qui il a notamment été thérapeute pour des équipes de soccer, dont le CS Saint-Laurent. À son arrivée avec les Alouettes, la gestion de son temps entre les études, le travail et sa vie personnelle a été son plus grand défi. «Au départ, je travaillais trop dans tout, donc ça l’a été la plus grande adaptation à avoir pour ne pas me brûler, c’est ça qui a été le plus difficile», continue-t-il.
Des journées occupées
Ses journées avec les Alouettes sont bien chargées alors qu’il profère des soins et des exercices de réhabilitation lors des journées d’entraînements. À la fin de celles-ci, il a une rencontre avec l’équipe de direction de l’équipe pour les informer de l’état physique des joueurs et de l’évolution de l’état de santé des blessés.
Lors des jours de matchs, en plus d’aider à l’installation de l’équipement et à son transport, il est le premier répondant lorsqu’un joueur est blessé sur le terrain. Il doit rapidement évaluer la blessure pour donner une estimation à l’entraîneur sur la capacité du joueur à poursuivre ou non la rencontre. Ses journées atteignent souvent les 10 heures de travail.
Influence des Spartans
Avant de devenir thérapeute du sport, Tristan Castonguay jouait au football avec les Spartans de Saint-Laurent lors de son adolescence. Il garde de très bons souvenirs de son passage avec l’équipe qui a duré 10 ans.
«C’est une association qui est toujours très active dans la communauté à Saint-Laurent et qui aide les jeunes à faire une activité et à les sortir de la rue, dit-il. Ça m’a beaucoup aidé personnellement.»
C’est en jouant avec les Spartans que son objectif de devenir thérapeute du sport est né. «Cette profession me permet de rester dans le monde du sport et d’en faire une carrière, explique-t-il. Mon poste actuel me permet aussi de faire partie d’une équipe, ce que je trouve très important. Je ne me verrais pas travailler seul.»
Avenir
Maintenant bien établi après plus d’un an en poste, Tristan Castonguay souhaite y rester encore longtemps. «C’est le moment parfait pour moi d’y être, étant donné que je n’ai pas d’enfants, explique-t-il. C’est un travail très motivant.»
Dans le futur, il aimerait inspirer d’autres jeunes à suivre ses pas, mais également à contribuer à ce qu’il y ait plus de femmes qui travaillent dans les équipes sportives.
«J’aimerais vois beaucoup plus de femmes dans le sport professionnel, partage le thérapeute en chef. C’est quelque chose qu’on essaye de mettre de l’avant avec les Alouettes. Cette année on avait sept femmes et trois hommes aux stages avec l’équipe, donc j’aimerais qu’on pousse encore plus dans cette direction.»
La saison des Alouettes se poursuit le 14 juillet alors que l’équipe affrontera les Elks de Edmonton.