Saint-Laurent

Incendie d’une épicerie communautaire: «On va avoir beaucoup de difficulté»

Le directeur de l’épicerie communautaire Harvest de COCLA, qui a été la proie des flammes jeudi matin, se dit «vraiment ébranlé» par la catastrophe qui touche son organisation.

«Psychologiquement, ça m’a beaucoup perturbé. C’était un cauchemar complet. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça, confie à Métro Julio Rivera, directeur de l’organisme COCLA. On va avoir beaucoup de difficulté.»

Le directeur de l’organisme raconte avoir appris la nouvelle par téléphone. «Au début, je croyais à une mauvaise blague, mais lorsque mon collègue s’est mis à pleurer à l’autre bout du fil, j’ai compris.» Il s’est alors rendu sur les lieux; les pompiers étaient partout et le bâtiment en ruine. Tout son personnel pleurait.

Lutter contre l’insécurité alimentaire

Ayant gardé sa devanture de grillade portugaise, le 825, boulevard Décarie sert depuis la pandémie d’épicerie communautaire pour les gens de Saint-Laurent. Grâce à l’aide de nombreux partenaires, on y trouvait plusieurs produits à très bas prix.

COCLA occupe aussi un second bâtiment, sur la rue Saint-Louis, à quelques coins de celui qui a brûlé. Cependant, c’est à l’édifice du boulevard Décarie qu’il recevait le plus de visiteurs, soit près de 120 par jour, sept jours sur sept. C’est aussi là que l’essentiel de l’entreposage était fait.

Les flammes ont ravagé le local dans la matinée du 2 février. Photo: Eric Martel, Metro

L’organisme s’est implanté dans le quartier en 1979 pour aider les communautés latinos qui faisaient face à l’insécurité alimentaire. Il compte aujourd’hui des bénéficiaires originaires des quatre coins de la planète, mais principalement du Maghreb et de la Chine. Lui-même issu de l’immigration, Julio Rivera s’est joint à l’organisme il y a une vingtaine d’années, pour aider dans le quartier.

Pendant la pandémie, les bénévoles de COCLA étaient les seuls dans l’arrondissement à être sur le terrain, explique-t-il. Ils livraient alors de la nourriture en porte-à-porte à des milliers de bénéficiaires. Une initiative remarquée par Marwah Rizqy, députée libérale de Saint-Laurent, qui a aidé à faire reconnaitre le groupe comme organisme à part entière.

Mais COCLA ne fait pas que dans l’alimentaire; l’organisme dispose notamment d’un programme pour aider les aînés en situation d’isolement social. Il leur apprend par exemple à utiliser des tablettes pour naviguer sur internet et à rester au fait du monde. Une trentaine de ces tablettes ont été perdues au cours de l’incendie.

Se relever

En plus des tablettes, de la nourriture et des équipements perdus dans l’incendie, le bâtiment est devenu inutilisable et Julio Rivera pense qu’il ferait mieux de se relocaliser plutôt que d’investir dans sa réaffectation.

Mais si l’organisme s’en va ailleurs, ce sera tout de même à Saint-Laurent, promet le directeur. Car c’est grâce à la mobilisation des gens du quartier que COCLA s’est développé et il faut leur rester fidèle, explique celui qui réside également dans l’arrondissement.

M. Rivera, qui espère pouvoir recevoir un certain montant des assurances pour le bâtiment lui-même, compte sur ses partenaires pour l’aider et songe à demander une aide temporaire à l’Arrondissement, le temps de se relever.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez chaque semaine un résumé de l’actualité de Saint-Laurent.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version